Nouveaux visages

Publié le 14 novembre 2010 Lecture : 3 minutes.

Cedric Richmond

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L’exception louisianaise

Ces midterm ne laisseront certes pas un souvenir inoubliable à la communauté africaine-américaine, qui ne compte désormais plus aucun élu au Sénat des États-Unis. D’autant que, à l’issue du scrutin, le président Obama, dont 88 % des Africains-Américains approuvent l’action, se retrouve en grande difficulté. Un point positif, quand même : l’élection du démocrate Cedric Richmond à la Chambre des représentants. Élevé par une mère célibataire, cet avocat de 37 ans l’a brillamment emporté dans le 2e district de Louisiane contre le républicain d’origine vietnamienne Joseph Cao, qui, en 2008, avait triomphé sur ces terres traditionnellement démocrates. Richmond s’est notamment fait remarquer par son lobbying législatif en faveur de la reconstruction des écoles et des commerces détruits par l’ouragan Katrina. Du coup, le magazine Time voit en lui l’un des hommes politiques de moins de 40 ans les plus prometteurs. À noter, aussi, la victoire de Terri Sewell, première Noire de l’Alabama élue à la Chambre des représentants.

Mark Steven Kirk

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Un républicain dans le fief d’Obama

L’une des victoires les plus symboliques est celle de Mark Steven Kirk, un républicain modéré de 51 ans qui a ravi aux démocrates le siège de sénateur de l’Illinois, naguère détenu par un certain Barack Obama. Il est vrai que Kirk ne manquait pas d’atouts : un ancrage local fort (il a été élu à cinq reprises à la Chambre des représentants de l’Illinois), un État souvent enclin à voter pour les républicains modérés, et un adversaire démocrate, Alexi Giannoulias, pas franchement à la hauteur. Kirk a eu néanmoins son lot de difficultés. Il a ainsi été contraint de reconnaître avoir quelque peu enjolivé ses états de services en tant qu’officier de renseignement dans la Navy. Partisan du contrôle des armes à feu, ce centriste a notamment voté contre un amendement constitutionnel visant à interdire le mariage homosexuel.

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Marco Rubio

L’enfant du Tout-Puissant

Élu sénateur de Floride au terme d’une triangulaire, Marco Rubio revient de loin. Personne n’aurait parié un cent sur ce fils d’immigrés cubains de 39 ans – un barman et une femme de ménage – lorsqu’en mai 2009 il se présenta aux primaires républicaines face à Charlie Crist, le riche gouverneur de Floride. Le credo de la campagne de Rubio, alors speaker de la Chambre des représentants de Floride : lutte tous azimuts contre le « big government » et l’austérité fiscale. Devenu le chouchou des Tea Parties, ce père de quatre enfants au physique avantageux a poussé Crist à abandonner la course et à se présenter en candidat indépendant. Avec le résultat que l’on sait. Les idées de Rubio tiennent en quelques mots : conservatisme, défense de l’exceptionnalisme américain et foi religieuse à toute épreuve. Ses premiers mots, après sa victoire : « Nous sommes tous les enfants du Tout-Puissant. »

Rand Paul

L’allumé du Kentucky

Autre candidat des Tea Parties, Rand Paul a été élu dès sa première tentative sénateur du Kentucky. Cet ophtalmologiste de 47 ans, qui s’exprime d’une voix désagréablement nasillarde, a habilement surfé sur la vague populiste qui a balayé le pays. C’est un extrémiste, même si, pendant sa campagne, il a jugé bon de mettre un peu d’eau dans son vin. Parmi ses propositions les plus farfelues : fermeture du Congrès américain pour cause de déficit budgétaire structurel, exemption pour les PME des lois sur l’égalité raciale de 1964 et privatisation de la sécurité sociale. Très narquois à l’égard de l’establishment – républicain comme démocrate – lors de son discours de victoire, il a déjà ses chevaux de bataille : « retour à la raison » budgétaire, réduction drastique du poids du gouvernement, défense de la libre entreprise et création d’un groupe des Tea Parties au Sénat.

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