Test réussi pour la junte
Le référendum constitutionnel a tourné au plébiscite. Les partis politiques se préparent maintenant à entrer dans la bataille pour les élections générales en janvier.
Il y a bien eu quelques couacs, mais à Niamey on se dit satisfait de la manière dont s’est déroulé le référendum constitutionnel du 31 octobre. Abdourahamane Ghousmane, président de la Commission électorale nationale indépendante (Ceni), en veut pour preuve « l’importante mobilisation des électeurs » – 52,65 % des inscrits, un taux de participation élevé si l’on tient compte du fait que, unanimes sur la nécessité d’adopter la nouvelle Constitution, les partis politiques ont très peu fait campagne. Et, sans surprise, avec plus de 90 % des suffrages exprimés, le oui l’a très largement emporté. « Un oui massif qui montre bien que les Nigériens veulent maintenant passer à la vitesse supérieure. Ils veulent un retour à l’ordre constitutionnel », analyse Moustapha Kadi, coordinateur du Collectif des organisations de défense des droits de l’homme.
Le texte, qui instaure la VIIe République, précise que le mandat présidentiel de cinq ans ne sera renouvelable qu’une seule fois et que « cette disposition ne pourra pas être révisée ». Cela suffira-t-il à freiner les ambitions de certains ? « Oui, veut croire Moustapha Kadi. Ce qui est arrivé à Mamadou Tandja [renversé le 18 février, NDLR] fait peur à tout le monde. » La nouvelle Constitution prévoit aussi une amnistie pour les auteurs du coup d’État.
Cette première échéance électorale depuis la chute du président Tandja faisait figure de test pour la junte au pouvoir. Le Conseil suprême pour la restauration de la démocratie (CSRD) avait promis de rendre le pouvoir aux civils au plus vite. Il a maintenant un calendrier : le 8 janvier 2011 seront organisées les élections municipales et locales. Le 31, les Nigériens seront ensuite appelés à choisir leur président et leurs députés.
Pour les partis politiques, peu associés à la gestion de la transition, c’est maintenant que les choses sérieuses commencent. Et s’ils ont pris soin « de ne pas trop dépenser pour faire campagne pour un référendum sur lequel ils étaient tous d’accord, fait remarquer un journaliste nigérien, nul doute que les grands états-majors politiques vont rapidement se lancer dans la bataille ».
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