John Fru Ndi : « Je ne serai pas le faire-valoir de Paul Biya »

John Fru Ndi le 5 octobre, près de la ville de Wum. © Maboup pour J.A.

John Fru Ndi le 5 octobre, près de la ville de Wum. © Maboup pour J.A.

GEORGES-DOUGUELI_2024

Publié le 19 novembre 2010 Lecture : 2 minutes.

Jeune Afrique : Serez-vous candidat à la présidentielle de 2011 ?

John Fru Ndi : Cette question sera définitivement tranchée lors du congrès du parti qui se tiendra au début de l’année prochaine. Je ne suis pas le candidat naturel du Social Democratic Front. J’ai beau être le fondateur du parti, je ne suis pas Chairman à vie. Mais si les instances du SDF le veulent, alors oui, je serai candidat. Je me soumettrai à la décision du congrès.

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Pensez-vous pouvoir l’emporter ?

L’alternance est possible si les lois sont appliquées. Mais si le président Biya continue de tout verrouiller, le pays entier en paiera le prix. Ils disent qu’il n’y a pas assez d’argent pour instaurer la biométrie. Mais d’où viennent les milliards que les prisonniers de l’opération Épervier [opération anticorruption lancée en 2006 sous la pression du Fonds monétaire international, NDLR] ont détournés ? Nous n’avons besoin que de 2 à 3 milliards de F CFA [3 à 4,5 millions d’euros] pour confectionner une bonne liste électorale. Les partenaires au développement peuvent nous aider.

L’opposition n’aurait-elle pas plus de chances de gagner si elle s’entendait sur un candidat unique ?

La question n’est pas de soutenir un individu qui servirait de faire-valoir à M. Biya. Nous voulons un candidat qui puisse l’emporter à l’issue d’une élection transparente. Cela dit, je me suis battu à chaque élection pour obtenir une candidature unique, mais je trouve parfois difficile de négocier avec les opposants camerounais.

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Pourquoi ?

Ils ont vite fait d’utiliser la menace d’un ralliement au SDF pour négocier des places au sein du gouvernement.

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Concernant les préparatifs du scrutin, vous avez déjà introduit trois recours contre Elecam, la commission électorale. Pourquoi ne pas lui donner une chance ?

Depuis des décennies, nous donnons une chance aux institutions chargées d’organiser les élections. Pour quel résultat ? Que M. Biya nous donne à son tour une chance en nous écoutant. Comment être sûr de la neutralité des membres de la direction de cet organe lorsque aucune de nos propositions n’est prise en compte ? C’est un organe partisan. Les conséquences de cette situation peuvent être graves. Nous ne voulons pas de guerre dans ce pays. Le Cameroun n’y survivrait pas.

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