Sécurité : chaperon de VIP, quel métier !

Publié le 19 novembre 2010 Lecture : 2 minutes.

En novembre 2004, la visite d’État de George W. Bush à Londres a donné des sueurs froides à la police britannique. Les exigences du Secret Service chargé de la protection des VIP américaines étaient en effet un rien délirantes. Il y a d’abord eu le blindage des vitres du palais de Buckingham, requête poliment refusée par Sa Majesté, au motif que l’aménagement de son logis est de son seul ressort. La visite de la crypte de l’abbaye de Westminster fut plus compliquée encore : impossible d’y accueillir plus de deux personnes – George W. Bush et le chapelain. Où poster le gorille du président ? Le Secret Service songea alors à installer une fibre optique dans le mur de la crypte. Problème : l’installation impliquait de percer le cercueil d’Henri VIII ! Il fallut renoncer à troubler l’éternel repos du monarque…

Des flics un peu spéciaux

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L’épisode figure dans Haute protection, le livre de Philippe Durant à paraître le 25 novembre aux éditions Nouveau Monde. En 360 pages, ce journaliste, biographe et nègre pour le compte d’anciens policiers désireux d’écrire leurs Mémoires, relate l’histoire du Service de protection des hautes personnalités (SPHP) français. S’étant entretenu avec nombre de ces flics d’un genre spécial (« des gens très bien habillés, qui travaillent dans des bureaux très propres et font de grands voyages »), mais qui, néanmoins, restent des flics (« ils considèrent chacun comme un suspect potentiel »), il livre un certain nombre d’anecdotes concernant le milieu. On apprend ainsi que le Secret Service fait pâle figure à côté du SPHP, qui compte « parmi les meilleurs au monde ».

Facéties présidentielles

Le récit est chronologique et commence par la création du SPHP, en 1934, après l’assassinat en plein Marseille du roi Alexandre de Yougoslavie par un nationaliste bulgare, et s’achève par le mandat de Nicolas Sarkozy. Chaque chef de l’État français a imprimé sa marque sur ce service.

Grand serreur de mains devant l’éternel, Jacques Chirac suscitait bien des angoisses. En 2003, dans les rues d’Alger, ses protecteurs durent renoncer à l’empêcher de plonger dans la foule. Pourtant, il était loin de toujours se montrer bonhomme. En 2005 à Bamako, lors d’un sommet Afrique-France, il piqua une colère contre les hommes du SPHP quand le bus où avaient pris place les chefs d’État refusa de démarrer : le réservoir était vide ! Souvent, il faut faire face aux facéties présidentielles. Quand il se promenait en voiture dans la forêt des Landes, où il possédait une maison, François Mitterrand semait à dessein ses anges gardiens. Quant au général de Gaulle, il lui arrivait de faire arrêter son convoi pour aller saluer le maire de tel ou tel village.

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Le risque zéro n’existe pas. En 1984, le garde du corps de Gaston Defferre, alors ministre de l’Intérieur, eut ainsi l’insigne maladresse de refermer la portière de la voiture sur les doigts de son patron !

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