Un sommet du G20 sous haute tension
La Corée du Sud, qui acccueille le prochain G20, risque d’être le théâtre de vives discussions. En cause, les mesures protectionnistes déployées par les États pendant la crise financière et dont ils rechignent à se défaire depuis.
Attention, danger ! Le sommet du G20, qui regroupera à Séoul, les 11 et 12 novembre, les chefs d’État et de gouvernement des pays les plus riches, risque de faire voler en éclats le traditionnel consensus qui prévalait entre eux lors de ces rendez-vous. La crise est passée par là, qui exacerbe les rivalités économiques (Nord-Sud) et monétaires (guerre entre le dollar, l’euro et le yuan). Toutes les institutions internationales (FMI, OMC, OCDE, etc.) tentent de convaincre les États de ne pas succomber à la loi du chacun pour soi. Le 4 novembre, l’OMC a ainsi publié un état des lieux du protectionnisme dans les pays du G20. Elle y déplore que seulement 15 % des mesures commerciales restrictives instaurées par les pays depuis le déclenchement de la crise aient été supprimées.
La France présidant le sommet, Nicolas Sarkozy devra s’efforcer de jouer les pompiers de service. Les États-Unis ne lui ont pas facilité la tâche. Le 3 novembre, la Banque centrale américaine a en effet annoncé son intention d’injecter 600 milliards de dollars (420 milliards d’euros) dans le circuit économique au cours des huit prochains mois, et de racheter d’ici à la mi-2011 un montant équivalent d’obligations d’État. La nouvelle a aussitôt fait plonger le billet vert et remonter l’euro, ravivant la crainte d’une « guerre des monnaies ». Elle a aussi suscité une certaine irritation à Pékin, Brasilia ou Ankara.
« Tout le monde souhaite que l’économie américaine se reprenne, mais le fait de balancer des dollars depuis un hélicoptère ne fait pas du bien à tout le monde », peste Guido Mantega, le ministre brésilien de l’Économie, qui redoute que ce tsunami de dollars ne submerge les économies émergentes et ne nourrisse l’inflation. À l’évidence, le « nouvel ordre mondial » promis par Sarkozy lors du G20 de Londres, en 2009, ne naîtra pas à Séoul.
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