L’école en travaillant, un bon plan

Pour les salariés africains aussi, la formation tout au long de la vie professionnelle n’est plus un vœu pieux, mais bien une réalité. Enquête.

Les école françaises comme l’Essec ouvrent leurs portes aux Africains. © AFP

Les école françaises comme l’Essec ouvrent leurs portes aux Africains. © AFP

Clarisse

Publié le 18 novembre 2010 Lecture : 3 minutes.

Formation : les Africains premiers de la classe pour la mobilité
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Formation : les Africains premiers de la classe pour la mobilité

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Approfondissement d’une expertise, acquisition de compétences spécifiques à un secteur ou une fonction, adaptation à de nouveaux outils… Comme partout ailleurs dans le monde, les raisons pour les salariés africains de vouloir se perfectionner sont multiples. Qu’elles soient privées ou publiques, les entreprises ont bien compris que la formation constitue un enjeu stratégique et s’entourent d’experts. Au Cameroun, par exemple, avec un budget formation représentant 1,3 % de la masse salariale, la Caisse nationale de prévoyance sociale met en place des actions sur trois ans, définies lors d’entretiens professionnels.

Ainsi, à côté des traditionnels stages courts, séminaires et programmes intra-entreprises qui ne débouchent ni sur un diplôme ni sur un titre particulier, les salariés ont désormais à leur disposition des formations longues diplômantes (diplômes d’État ou titres certifiés). Parmi ces cursus, les licences professionnelles, les masters (ex-DESS) et les masters of business administration (MBA) ont d’autant plus la cote qu’ils concernent tous les secteurs et les métiers, et se veulent très ancrés dans la réalité professionnelle. Plusieurs possibilités s’offrent à ceux qui envisagent de décrocher un de ces diplômes sans quitter leur emploi.

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Moins cher sur place

Comme, par exemple, effectuer des allers-retours entre la France et leur pays d’origine. Une solution parfois adoptée par des cadres dirigeants pour lesquels l’entreprise est prête à investir. HEC, EMLyon, Euromed Marseille ou encore l’Essec à Cergy-Pontoise accueillent dans leurs programmes Executive MBA des participants africains. Mais malgré les remises, les coûts restent prohibitifs, notamment à cause du prix des billets d’avion…

Afin de réduire ces frais, des organismes africains et des établissements étrangers ont noué des partenariats. L’université Paris-Dauphine délivre ainsi, par le biais d’intervenants locaux, des MBA dans plusieurs pays d’Afrique (dont ceux du Maghreb, le Sénégal, Maurice et Madagascar), à raison de deux ou trois jours par semaine, soit au total une soixantaine d’interventions sur douze mois. Les dépenses sont prises en charge soit par l’entreprise, soit par les participants eux-mêmes, qui recourent parfois aux emprunts bancaires.

Si ces frais sont élevés au regard du niveau de vie local, ils restent abordables : de 2 000 à 9 000 euros, contre 8 000 à 36 000 euros en France pour des cursus équivalents. Dans tous les pays où elle intervient, l’université Paris-Dauphine a mis en place une ­plateforme d’enseignement sur internet (e-learning­) permettant d’accéder à tous les supports de cours, « l’objectif étant que, lors des rencontres en face à face, on se retrouve en interaction, dans le partage des expériences et non plus dans un cours magistral », indique-t-on au service de formation continue.

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Parfois, des accords lient directement entreprises et centres de formation locaux. Présent dans une trentaine de pays africains, le groupe Vinci a mis en place une licence professionnelle dans le domaine de la maintenance et de la réparation d’engins de travaux publics, en partenariat avec l’Institut international d’ingénierie de l’eau et de l’environnement (2iE) à Ouagadougou. Des jeunes sont ainsi subventionnés, leur scolarité et leur hébergement sont pris en charge par l’entreprise. Pour combler le déficit de profils qualifiés dans le secteur des mines, en forte expansion, 2iE vient de créer un master Gestion durable des mines, avec deux rentrées, l’une en septembre, l’autre en janvier, à raison d’une semaine de cours chaque mois.

Certaines écoles françaises ont par ailleurs créé des filiales à leur nom propre sur le continent. C’est le cas d’Euromed Marseille, qui est en train d’installer un MBA à Marrakech, une tête de pont pour pénétrer les marchés de toute l’Afrique. Au Burkina Faso, son offre de formation concerne un master (bac + 5) Finance en ligne, délivré en formation initiale, mais ouvert aux salariés.

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Un mois par trimestre

De nombreux organismes africains se sont eux aussi illustrés dans la formation continue. C’est le cas du Centre africain d’études supérieures en gestion (Cesag), une institution sous-régionale regroupant huit pays qui accueille chaque année des professionnels pour des cursus allant de la licence au MBA en passant par le master. Certains sont subventionnés par des organismes internationaux comme l’Agence française de développement (AFD). D’abord réticentes en raison de l’investissement en temps que les formations diplômantes exigent, les entreprises y voient désormais un outil de fidélisation de leurs jeunes cadres. D’autant que des astuces permettent de réduire la durée de la formation : la Validation des acquis de l’expérience (VAE), au vu du parcours professionnel, permet une validation entière de la première année, ce qui raccourcit le cursus. Elle peut aussi sélectionner les établissements dont l’offre de formation continue est réorganisée selon le dispositif européen Licence-Master-Doctorat (LMD). Plus souple, plus modulable, plus personnalisé, ce système forme le salarié à son rythme : il acquiert des crédits, qu’il capitalise unité par unité, pour obtenir son diplôme. 

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