Tous les chemins mènent à Casa
L’École supérieure de commerce de Grenoble et son homologue marocaine étendent leur partenariat en ouvrant un nouvel établissement. Leur cible : les étudiants subsahariens.
Formation : les Africains premiers de la classe pour la mobilité
L’École supérieure de commerce (ESC) de Grenoble n’en est pas à ses premiers pas au Maroc. Au sein même de l’École supérieure du commerce et des affaires (Esca), son équivalent à Casablanca, elle propose depuis une quinzaine d’années six codiplômes : des masters – en management général, logistique, ressources humaines, etc. –, qui accueillent 400 étudiants. Un cheminement qui a permis aux deux établissements, au fil des années, de développer des objectifs communs et de partager des compétences.
D’où l’idée de passer à la vitesse supérieure : dès 2011, l’Esca et l’ESC Grenoble ouvriront ensemble une nouvelle école destinée, cette fois, à des étudiants venus d’Afrique subsaharienne. Une vingtaine d’entre eux devraient, au cours de la prochaine année universitaire, préparer à Casablanca un master en management général qui s’orientera, dans un second temps, vers des spécialisations. « Notre objectif, assure Jean-François Fiorina, directeur de l’ESC Grenoble, est de faire de cette ville un véritable hub pour la formation à destination de l’Afrique. Bien des entreprises, outre les compagnies aériennes, ont choisi Casa, et ce n’est pas un hasard ! »
Fidèles à cette idée de plateforme capable de fédérer de multiples partenariats, les deux écoles entendent placer le nouvel établissement au cœur d’un réseau constitué, du côté africain, par les écoles post-bac et les universités d’où seront issus les étudiants accueillis à Casablanca.
« Nous sommes en cours de négociation avec cinq établissements africains, dans des pays anglophones et francophones, formant des étudiants à bac +3 en sciences économiques, en gestion ou en management, précise le directeur de l’ESC Grenoble. Nous leur offrons une aide en matière d’ingénierie pédagogique ; ils pourront, par notre biais, proposer à leurs diplômés de poursuivre leurs études. L’accord doit être bénéfique pour tout le monde. »
Côté français, l’école de commerce s’adjoindra également diverses compétences spécialisées. Ainsi des accords ont-ils d’ores et déjà été signés en France avec l’école de design de Sèvres, avec CrossKnowledge, un éditeur de contenus multimédias, ou avec l’Institut portuaire d’enseignement et de recherche du Havre. Des établissements porteurs de savoir-faire spécifiques qui devront, à terme, permettre la mise en œuvre de formations spécialisées, du multimédia à la logistique en passant par le marketing.â
La démarche est des plus simples : persuadés que les besoins sont très diversifiés, les deux établissements veulent proposer une offre pédagogique couvrant tous les aspects du business development. Objectif en vitesse de croisière : accueillir 200 étudiants dans une ville attractive pour les jeunes Africains comme pour les entreprises. Le pari des deux écoles de commerce est que les étudiants africains apprécieront de trouver un enseignement international de qualité dans une métropole plus facile d’accès que les villes d’Europe que ce soit d’un point de vue géographique, juridique et/ou financier.
Moins d’expatriés
Pour ce qui concerne les entreprises, l’Esca et l’ESC ne doutent pas davantage de la réalité du besoin. Car, au bout du compte, c’est d’elles que l’idée, voire la demande, est venue : « Nombre de sociétés françaises, qui souhaitent limiter l’envoi d’expatriés, se plaignent de ne pas trouver sur le continent les compétences dont elles ont besoin. Les entreprises africaines, pour des raisons différentes, font face à la même pénurie », poursuit Fiorina. Et ce ne sont pas les banques, assurances et autres entreprises de service, du tourisme à la logistique, qui cherchent des professionnels à cor et cri dans toute l’Afrique francophone, qui le contrediront.
Du coup, le nouvel établissement proposera aussi, dans un second temps, des cursus de formation continue destinés aux manageurs travaillant sur l’ensemble du territoire africain. De l’art de « faire du business » avec les besoins du business.
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