Porsche fonce au Maghreb
Stimulé par des ventes en forte augmentation au Maroc et en Tunisie, le célèbre constructeur allemand proposera bientôt ses véhicules haut de gamme à Alger.
La nouvelle a été annoncée au Mondial de l’automobile de Paris, qui vient de se terminer : Porsche débarque à Alger. À partir de mars 2011, Sovac, le distributeur algérien du groupe Volkswagen (auquel Porsche est associé), présentera des 4×4 Cayenne et des coupés 911 et Panamera dans son showroom du centre-ville. Les conducteurs algérois pourront, selon leurs moyens, admirer ou acheter les belles allemandes siglées du cheval triomphant de Stuttgart.
Après le Maroc et la Tunisie, l’Algérie est le dernier pays du Maghreb francophone à accueillir Porsche. La Centrale automobile chérifienne (CAC) vend les bolides de la marque allemande depuis 2002 à Casablanca. En Tunisie, les modèles sont disponibles dans la concession d’Ennakl de Tunis depuis 2007. Dans ces deux pays, les résultats de Porsche sont en forte croissance.
« La vente de ces modèles est restée restreinte à un petit public pendant longtemps. Les gens aisés hésitaient à afficher leur opulence. Mais en 2006, une vague d’acheteurs plus audacieux est venue de la finance, suivie par les promoteurs immobiliers. Ils ont éduqué le marché et créé l’envie », expliquait cet été Loïc Roix, directeur commercial haut de gamme à la CAC. En 2009, le distributeur marocain a vendu près de 100 Porsche, soit une augmentation de 50 % en un an. Et en Tunisie, environ 50 bolides ont été écoulés par Ennakl en 2009. Un vrai succès quand on sait que ces véhicules valent en moyenne 120 000 euros. En Algérie, Sovac estime qu’une Porsche Cayenne devrait coûter au minimum 9 millions de dinars (environ 86 000 euros).
Faute de distributeurs, les Algériens aisés les plus passionnés faisaient jusqu’à présent venir eux-mêmes les véhicules depuis l’Europe, payant des frais d’importation et de dédouanement élevés, avec le risque d’une logistique défaillante. Il y aurait ainsi 90 Cayenne circulant dans le pays. Un parc existant que Sovac connaît bien, car les propriétaires viennent entretenir leurs voitures dans son garage d’Alger, déjà agréé par Porsche.
Le moment opportun
Pour Mourad Oulmi, PDG du distributeur, le moment était opportun pour lancer la marque dans le pays : « Certains Algériens du secteur privé, notamment des chefs d’entreprise du BTP et de l’agroalimentaire, ont un pouvoir d’achat suffisant pour acheter une Porsche. Faute d’avoir la possibilité de le faire à Alger, ils se rabattent sur les modèles les plus luxueux d’Audi, de Mercedes et de BMW. À partir de mars prochain, nous serons en mesure de les faire monter en gamme », se félicite-t-il. Une stratégie qui paraît pertinente si on regarde la croissance de la vente des modèles Audi, aussi distribués par Sovac, passée de 97 voitures en 2004 à 1 000 véhicules prévus pour 2010. Pour la première année de Porsche en Algérie, le distributeur affiche un objectif modeste de 20 Cayenne, et compte ensuite rattraper progressivement ses voisins maghrébins.
Frappé durement par la crise dans les pays occidentaux, Porsche compte plus que jamais sur de nouveaux marchés pour développer ses ventes. Alors qu’il était au bord de la banqueroute en 2008, le constructeur a présenté le 13 octobre un résultat net annuel avant impôts de 1,2 milliard d’euros, en hausse de 70 %, avec une marge opérationnelle record de 16 %. Un succès obtenu notamment grâce à la hausse de la demande des pays émergents : de la Chine, mais aussi des pays arabes.
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