Industrie : objectif restructuration

Alors que les contre-performances des entreprises publiques grèvent lourdement la croissance, une stratégie a été élaborée pour sortir le secteur de l’industrie du marasme. Elle vise notamment à accroître les synergies avec le privé.

Site de l’entreprise publique, la Sonatrach à Hassi Messaoud. © J.-F. Rollinger/ANA

Site de l’entreprise publique, la Sonatrach à Hassi Messaoud. © J.-F. Rollinger/ANA

Publié le 11 novembre 2010 Lecture : 2 minutes.

Algérie : détours vers le futur
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Algérie : détours vers le futur

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Depuis la fin des années 1980, l’industrie manufacturière est en recul. La contribution de l’industrie dans le PIB algérien est passée de 15 % au milieu des années 1980 à 6 % seulement en 2005. Un phénomène inverse à la situation en Tunisie, où ce taux est passé de 8 % en 1970 à près de 20 % en 2009. Circonstances aggravantes : les potentialités industrielles des deux pays sont incomparables.

L’explication est donnée par Mohamed Benmeradi, ministre algérien de l’Industrie : « 80 % de nos outils de production industrielle ne sont exploités qu’à 50 % de leurs capacités. » Cette contre-performance est essentiellement à mettre à l’actif des entreprises étatiques, la part du secteur privé dans l’industrie étant marginale.

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Virage économique

Faut-il croire au secteur public malgré les nombreuses et vaines tentatives de sauvetage (des milliards d’euros accordés par le Trésor public pour couvrir les déficits et maintenir l’activité) ? « Public ou privé, l’augmentation de la production industrielle et celle de sa contribution à la richesse nationale constituent une priorité de la stratégie gouvernementale, assure Mohamed Benmeradi. Le regroupement de l’Industrie et des PME au sein du même portefeuille procède de notre quête de nouvelles synergies entre secteurs public et privé. »

Conçue par Hamid Temmar, prédécesseur de Benmeradi, la stratégie du ministère est censée mettre fin à la lente désindustrialisation du pays. Elle se fonde sur l’identification de filières porteuses, sur la mise à niveau des capacités existantes, sur la mobilisation de ressources dédiées et, enfin, sur le choix d’un indispensable partenaire de développement, détenteur de la technologie de pointe que cible la stratégie industrielle.

Ce dernier point sera certainement le plus difficile à concrétiser. La mise en œuvre de cette nouvelle politique intervient alors que les autorités ont opéré un virage en matière d’orientation économique, avec une législation qui introduit des réductions drastiques en termes de transferts de bénéfices et de circulation des capitaux.

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Associations et partenariats

Un argument que balaie d’un revers de main Karim Djoudi, le ministre des Finances : « La vision alarmiste autour de notre recadrage législatif est démentie chaque jour par la réalité des chiffres. Les plus grands groupes mondiaux s’intéressent aux potentialités de notre marché. » Il est vrai que les annonces d’associations et de partenariats industriels se multiplient.

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Ainsi en est-il de trois secteurs identifiés comme prioritaires par la stratégie industrielle : dans l’électronique, un partenariat entre l’européen EADS et l’armée algérienne (devenue agent économique depuis le transfert à son profit de la plateforme d’assemblage électronique de Sidi-Bel-Abbès) ; dans l’industrie pharmaceutique, entre le groupe public Saïdal et le laboratoire américain Eli Lilly ; ou encore dans les transports, entre le français Alstom et l’Entreprise du métro d’Alger pour la réalisation d’un site de construction de rames de tramway.

Le gouvernement ne regarde pas à la dépense. Pour la période 2010-2014, il a prévu la mobilisation d’environ 3,5 milliards d’euros pour les PME-PMI et de plus de 4 milliards pour l’appareil de production industrielle et énergétique. 

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