Élections de mi-mandat : le grand test pour Barack Obama

En raison de la crise économique et de la persistance d’un chômage de masse, les démocrates conduits par Barack Obama ont peu de chances de remporter les élections de la mi-mandat, le 2 novembre. La Chambre des représentants paraissant perdue, il leur reste, au finish, à sauver le Sénat.

La déception des Américains est à la mesure des espoirs qu’ils avaient placés en Obama. © KEVIN LAMARQUE/REUTERS

La déception des Américains est à la mesure des espoirs qu’ils avaient placés en Obama. © KEVIN LAMARQUE/REUTERS

Publié le 1 novembre 2010 Lecture : 2 minutes.

Rarement les élections américaines de la mi-mandat auront, à la veille du scrutin, recelé autant d’inconnues. La force du rejet suscité par la politique du président Barack Obama en est une. L’ampleur de la vague populiste incarnée par les candidats des Tea Parties en est une autre. Les républicains prendront-ils le contrôle des deux Chambres du Congrès ? Réponses le 2 novembre.

Depuis l’élection d’Obama, en 2008, les démocrates détiennent la majorité dans les deux Chambres : 59 sièges sur 100 au Sénat ; 255 sur 435 à la Chambre des représentants. Ce qui a permis l’adoption d’une loi aussi emblématique que celle sur l’assurance santé. Traditionnellement défavorables au parti au pouvoir, les midterm elections s’annoncent très difficiles pour les démocrates. Presque assurés de perdre leur majorité à la Chambre des représentants, ils pourraient conserver de justesse le Sénat. Un tiers de cette dernière assemblée étant renouvelé (alors que la Chambre l’est dans sa totalité), trente-sept sièges sont en jeu. Pour l’emporter, les républicains devront vaincre dans dix des douze États considérés comme stratégiques, l’Illinois, le Missouri et le Nevada notamment.

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L’émergence des candidats des Tea Parties est plutôt une bonne nouvelle pour le Parti démocrate (voir ici l’article d’Alain Faujas). Devant leur démagogie parfois délirante, l’électeur modéré pourrait être incité à voter pour leurs adversaires. Si une vague républicaine reste probable en raison de la crise économique et d’un chômage de masse persistant, son ampleur pourrait être moindre que prévu.

Mais c’est surtout le rejet du personnel politique américain qui inquiète. Selon un sondage récent, 61 % des Américains ont une opinion défavorable des parlementaires démocrates ; et 67 %, des républicains. L’abstention, surtout dans le camp démocrate, traditionnellement moins mobilisé, et dans la communauté latino, qui détient la clé des scrutins au Nevada et en Californie, pourrait être importante.

Terrain d’entente

Obama n’échappe pas à ce phénomène de rejet : seuls 45 % des Américains ont de lui une bonne opinion. La perte de l’une ou l’autre des deux Chambres sonnera le glas de son programme de réformes jusqu’à la fin de son mandat. Première victime : la loi sur l’immigration. Le président risque de connaître le même sort que Bill Clinton, qui, après la défaite démocrate lors des midterm de 1994, avait eu le plus grand mal à tirer son épingle du jeu face à des parlementaires majoritairement hostiles. Le futur Congrès sera en effet beaucoup plus marqué à droite et pourrait se retrouver paralysé par son bras de fer avec le chef de l’exécutif. Certains républicains admettent déjà qu’ils ne pourront, en cas de victoire, imposer leurs lois ou détricoter celles d’Obama. Il faudra bien que les uns et les autres trouvent un terrain d’entente.

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