Medays, acte III
La troisième édition du forum international lancé par l’Institut Amadeus se tiendra à Tanger, du 10 au 13 novembre, avec la participation de personnalités prestigieuses.
Ils sont jeunes, bien formés et pleins d’audace. Alors qu’ils achèvent encore leurs études universitaires, Brahim Fassi Fihri (27 ans), Mekki Lahlou (27 ans) et Younes Slaoui (26 ans) fondent, en 2008, l’Institut Amadeus, et lancent, dans la foulée, un forum international dont la troisième édition se tiendra du 10 au 13 novembre, à Tanger. Officiellement, ces journées, appelées Medays, ont pour ambition de débattre des grands sujets de politique internationale et d’économie. Thème retenu cette année : « Le Sud : entre crises et émergence ». Une réflexion axée sur le partage d’expérience des 3A (Amérique latine, Afrique et Asie).
Près de 170 intervenants sont attendus pour parler du conflit israélo-palestinien, de l’Afghanistan, du rôle des pays émergents dans la relance de la croissance et dans l’aide aux nations les moins avancées, de la coopération Sud-Sud… On annonce la venue de Jean Ping, président de la Commission de l’Union africaine (UA), de Raila Odinga et de Morgan Tsvangirai, les chefs de gouvernement kényan et zimbabwéen, de Michelle Bachelet, l’ancienne présidente du Chili, de Jean-Marie Doré, Premier ministre de Guinée. Le nouveau secrétaire général de l’Union pour la Méditerranée (UPM), Ahmad Massadeh, et le secrétaire général de la Ligue arabe, Amr Moussa, ont déjà confirmé leur participation. La Palestine sera représentée par Saëb Erekat, négociateur en chef de l’Autorité palestinienne, Yasser Abed Rabbo, membre du comité exécutif de l’OLP, Cheikh Mohamed Hussein, grand mufti de Jérusalem, et Mgr William Shomali, évêque de la Ville sainte.
Pour beaucoup, ce forum n’est qu’un prolongement du ministère des Affaires étrangères car, chaque année, Taïeb Fassi Fihri, ministre en exercice et père de Brahim, en profite pour multiplier les entretiens avec ses homologues étrangers. Ses diplomates poussent également les grands dossiers de politique étrangère comme les relations avec l’Afrique, le statut avancé octroyé par l’Union européenne, le contentieux sur le Sahara. Il tente enfin de positionner le royaume en pays ami d’Israël et de la Palestine, pour apporter sa pierre à la médiation au Proche-Orient.
Au Maroc, le Parti de la justice et du développement (PJD) dénonce régulièrement la tribune accordée aux dirigeants de l’État hébreu. D’autres jalousent les moyens de ce think-tank qui dépense annuellement 10 millions de dirhams (880 000 euros) dans ses Medays. Cela a le don d’agacer Brahim Fassi Fihri et ses deux camarades, qui n’hésitent alors pas à croiser le fer avec leurs détracteurs. « Je n’ai aucun problème à promouvoir l’image du royaume sur la scène internationale, affirme le président d’Amadeus, mais j’ai aussi la conviction d’œuvrer pour le développement de mon pays, le rapprochement des deux rives de la Méditerranée, le dialogue Sud-Sud, les échanges économiques et sociaux. »
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