Inondations : un pont aérien mis en place

Un premier avion affrété par le HCR est arrivé à l’aéroport de Cadjehoun de Cotonu jeudi matin avec 1 500 tentes à son bord. Un deuxième voyage est déjà prévu pour vendredi.

Photo prise le 6 octobre à Lagos au Nigeria, aussi affecté par les inondations. © AFP

Photo prise le 6 octobre à Lagos au Nigeria, aussi affecté par les inondations. © AFP

Publié le 28 octobre 2010 Lecture : 2 minutes.

La crise humanitaire provoquée par les inondations au Bénin semble très sérieuse. En tout cas assez pour que le Haut Commissariat des Nations unies pour les réfugiés (HCR) mette en place un pont aérien depuis l’Europe. Un premier avion affrêté par le HCR est arrivé ce matin à 5h20 à l’aéroport de Cadjehoun de Cotonou avec 1 500 tentes à son bord.

Le déchargement est déjà terminé, et un second avion transportant la même cargaison doit arriver vendredi.

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Sur l’ensemble du pays, les inondations provoquées par des pluies diluviennes ont fait 43 morts, près de 100 000 sans-abri et 680 000 personnes « affectées » depuis début octobre, selon les Nations unies. « La situation devient de plus en plus inquiétante », estime le Bureau de coordination des affaires humanitaires de l’ONU.

Les habitants de la commune lacustre de Sô-Ava, dans le sud du Bénin, avait par exemple l’habitude de vivre les pieds dans l’eau. « Mais les anciens n’ont jamais vu cela. C’est la crue du siècle ! » s’exclame André Todjé, l’ancien maire. Pour la première fois, sa maison surélevée – construite sur les bords du lac Nokoué – a été inondée. « Seules l’église et la mosquée sont restées au sec », ajoute-t-il. À quelques minutes en pirogue, plusieurs quartiers de Cotonou, la capitale économique (située à l’embouchure du fleuve Ouémé), sont aussi sous les eaux.

L’élection présidentielle affectée

Des secours ont aussi été mis en œuvre au niveau national. Le président Boni Yayi a survolé en hélicoptère des zones dévastées ; ses ministres ont distribué vivres et matériel. La mairie de Cotonou en a fait autant pour 50 millions de F CFA. « À Sô-Ava, le gouvernement nous a envoyé 400 sacs de maïs et 60 de riz. Le député, un ministre, l’ONG Emmaüs et des représentants de la communauté musulmane se sont également mobilisés », explique Todjé. Il n’empêche, nous sommes loin du compte. Des villages reculés demeurent sans assistance.

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Cette situation n’est pas sans conséquence politique avant l’élection présidentielle d’avril 2011. Les pluies ont retardé l’enregistrement biométrique des électeurs dans le cadre d’une laborieuse informatisation du fichier électoral. L’opposition dénonce les lenteurs du gouvernement dans l’organisation des secours… Tandis que le candidat de plus en plus probable, Abdoulaye Bio-Tchané, a versé de sa poche 20 millions de F CFA aux sinistrés.

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