Tensions préélectorales

Rien ne va plus au sommet de l’État. À l’approche du premier tour de la présidentielle, le 7 novembre, la majorité est divisée.

Qui succèdera à Ahmed Abdallah Sambi ? © AFP

Qui succèdera à Ahmed Abdallah Sambi ? © AFP

Publié le 5 novembre 2010 Lecture : 2 minutes.

Le village de Djoiezi, sur l’île de Mohéli, ne compte que 3 000 habitants. Il devrait pourtant être l’épicentre de la campagne qui doit mener à l’élection du successeur d’Ahmed Abdallah Sambi à la présidence de l’Union des Comores, le 26 décembre. C’est là que les deux premiers meetings d’envergure ont eu lieu. Là que se joue, d’ici au premier tour (le 7 novembre), l’avenir de deux des favoris. Là aussi que se déroule la bataille des « Sambistes ».

Ikililou Dhoinine et Mohamed Larif Oukacha, les deux favoris en question, n’ont pas seulement en commun d’être nés à Djoiezi. Ces dernières années, ils ont travaillé au côté de Sambi. Le premier a été un vice-président fidèle, chargé notamment des Finances et de la Santé. Après avoir été ministre, le second officiait, depuis le mois de mai, en tant que secrétaire général à la présidence.

la suite après cette publicité

Dhoinine comme Oukacha ambitionnaient de recevoir l’onction présidentielle – et les avantages qui vont avec. En août, le choix de Sambi s’est porté sur le premier. Le second n’a pas accepté. Il a décidé de se présenter malgré tout, sous la bannière du parti Orange, qui appartenait jusque-là à la « mouvance présidentielle ». Oukacha compte à ses côtés l’autre vice-président de Sambi, Idi Nadhoim.

Depuis, c’est la guerre des mots. Des proches de Sambi parlent de « voyous » à la tête du parti Orange. Nadhoim, quant à lui, reprend la rhétorique de l’opposition. Il regrette que « le candidat de Sambi utilise les moyens de l’État pour faire campagne » et dénonce les « pressions sur les directeurs de services » qui ne soutiendraient pas Dhoinine. Il en veut pour preuve la mise à pied, début octobre, de l’ancien directeur des douanes, Mohamed Daoudi, dit « Kiki ». Le fondateur du parti Orange est au cœur d’une enquête récemment ouverte par le parquet au sujet de détournements de fonds.

« Il est étonnant que cette enquête soit ouverte à l’approche des élections, alors qu’on connaît les agissements de la douane depuis longtemps », fait remarquer un observateur indépendant, qui rappelle que l’influence de « Kiki » et de son parti a été bien utile à Sambi lors des élections législatives de 2009.

La Matinale.

Chaque matin, recevez les 10 informations clés de l’actualité africaine.

Image

La rédaction vous recommande

Le président des Comores Ahmed Abdallah Sambi à Kampala le 25 juillet 2010. © AFP

Onze candidats pour la présidentielle

Contenus partenaires