Permettez-moi un bref retour dans le temps : automne 1971, j’ai 12 ans. Dans la bibliothèque de mes parents, je tombe par hasard sur la biographie (traduite en roumain) d’un certain Kwame Nkrumah. C’est le début d’une grande passion : l’Afrique !

La presse roumaine, à l’époque, était strictement contrôlée par le régime, mais la revue Lumea, qui traitait de politique internationale, contournait le dogmatisme en insérant dans ses pages une revue de presse étrangère. C’est ainsi que j’ai appris l’existence de Jeune Afrique, dès 1972. En mars de cette année-là, Ceausescu voyageait pour la première fois sur le continent. Parmi ses escales : l’Algérie de Boumédiène, la Centrafrique de Bokassa, le Zaïre de Mobutu, la Tanzanie de Nyerere… Autant de matière pour alimenter la revue de presse de Lumea, qui, par la suite, a continué pendant de nombreuses années à reproduire beaucoup d’articles de J.A. Puis le régime communiste s’est durci, et Lumea a publié de moins en moins d’articles de Jeune Afrique. En 1989, le régime est tombé, et quelques années plus tard j’ai renoué avec le journal grâce à un ami français extraordinaire, Maurice Bussière, professeur venu effectuer un stage de trois mois dans le lycée où j’enseignais, à Bacàu.

Dès son retour en France, il s’est abonné pour moi à J.A. Comme les frais postaux sont très chers, je lui ai proposé de m’envoyer, chaque mois, une sélection parmi tous les numéros. Ainsi j’ai, depuis plus de dix ans, une synthèse mensuelle de J.A. Est-ce important pour moi ? Ô combien ! Cela m’a beaucoup aidé pour ma thèse de doctorat, mes 4 livres et mes 80 articles sur l’histoire de l’Afrique. Ainsi que pour mes projets à venir…

L’avenir, parlons-en : pour les prochaines années, je souhaite à J.A. de persister dans son devoir d’informer, de poursuivre son combat contre le mépris, de transmettre, encore et encore, son message profondément humaniste : pour une Afrique et un monde meilleurs !