À la fin de l’année 1996, j’avais 11 ans. Goma était depuis peu sous l’occupation de l’AFDL (Alliance des forces démocratiques pour la libération du Zaïre), menée par Laurent-Désiré Kabila avec l’appui du Rwanda et de l’Ouganda. Le régime de Mobutu censurait Jeune Afrique au Zaïre mais, vu que cette partie du pays était occupée par des rebelles et que le régime n’y avait plus de pouvoir, des revues nous arrivaient par Kigali. Des pages entières racontaient comment des milliers de réfugiés rwandais étaient massacrés dans les forêts congolaises par des militaires rwandais. Il y était question des victoires sans combat de l’AFDL sur l’armée zaïroise, de la santé précaire du président Mobutu. Et des forces rebelles qui avançaient vers Kinshasa.

Mon pays doit être celui dont J.A. a le plus parlé depuis quinze ans. Mais je suis triste que l’on n’ait évoqué la RD Congo qu’à travers ses maux : guerre macabre, corruption, mauvaise gestion. Je suis souvent écœuré par vos critiques ou par vos analyses peu élogieuses à propos de la RD Congo. Mais je suis conscient que mon pays a de sérieux problèmes. Tous les signaux sont au rouge.

Cependant, je me réjouis aujourd’hui qu’il fasse moins la une des médias. C’est un signe qui ne trompe pas : la RD Congo va moins mal, disons qu’elle va mieux qu’hier. Je suis en train de lire le no 2591 de J.A. et je me réjouis du plan stratégique de la réforme des finances publiques lancé par le ministre des Finances. Qui aurait pensé il y a dix ans que l’on pourrait parler ainsi de la RD Congo ? Le pays, descendu trop bas, est en train de sortir des enfers.

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