Benjamin Bongolot et J.A. …

Étudiant en licence de santé publique – 19 ans, lit Jeune Afrique depuis trois ans

Publié le 17 novembre 2010 Lecture : 2 minutes.

50 ans, 50 lecteurs, 50 regards sur J.A.
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50 ans, 50 lecteurs, 50 regards sur J.A.

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Comment je m’approvisionne en Jeune Afrique ? Vous pourriez répondre que je me rends à la librairie la plus proche et que j’achète le numéro dès que François Soudan l’a présenté sur RFI. Eh bien ce n’est pas le cas. Dans mon pays, le Congo, le tout petit, où la plus grande partie du peuple vit avec moins de 1 dollar par jour, il est parfois bien compliqué de se procurer un hebdo qui coûte entre 2 300 et 2 800 F CFA [entre 3,5 et 4,2 euros] selon l’humeur du libraire, le contenu et bien d’autres paramètres [le prix officiel de Jeune Afrique est de 1 600 F CFA, soit 2,5 euros, NDLR]. Aussi, je suis J.A. « en rediffusion », c’est-à-dire avec trois ou six mois de retard avec un peu de chance… deux ou trois ans plus tard dans le pire des cas.

Quand j’ai un peu de sous en poche, je me rends chez les marchands de journaux par terre. Ce sont, comme leur nom l’indique, des marchands qui vendent des journaux sur une nappe étalée à même le sol au bord d’une avenue très fréquentée ou dans les marchés. On y vend non seulement des journaux mais aussi des romans, des nouvelles, des manuels scolaires et bien d’autres bouquins. On peut y trouver le programme de janvier de Canal+ (alors qu’on est en septembre), Le Bourgeois gentilhomme de Molière, ou le n° 2539 de Jeune Afrique.

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Aussi, sillonnant les marchés, je m’attrape de vieux J.A. à un coût ma foi abordable pour nous autres de la plèbe, comme dirait l’autre. Le prix d’un numéro varie de 300 à 1 000 F CFA selon son contenu (plus on y parle du pays, plus il est cher), sa date de parution et son prix d’achat par les marchands. Ceux-ci sont souvent de jeunes hommes qui s’approvisionnent auprès du neveu d’un oncle bien placé dans l’administration et qui suit de temps en temps l’actualité internationale, ou auprès de douaniers qui revendent leurs prises, etc. C’est de cette façon, donc, que je continue à lire J.A. depuis bientôt trois ans.Heureusement que, comme aime me le répéter un ami, l’information n’est pas une denrée périssable.

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