Mohamed Keïta et J.A. …
Directeur technique au ministère des Mines 56 ans, lit Jeune Afrique depuis 1965
« C’est dans les livres que les savants laissent leurs secrets », me disait souvent mon père, qui était totalement illettré, pour me pousser à la lecture. Dans les livres, mais aussi dans les journaux. J’ai découvert Jeune Afrique dès 1965, en fréquentant le centre culturel français, quand j’étais étudiant. C’était une époque où la lutte pour les indépendances continuait dans le monde. La photo où l’on voit une Vietnamienne courir nue après un bombardement au napalm, en 1972, m’a bouleversé. Et elle me rappelle toujours J.A., parce que c’est dans ce journal que je l’ai découverte.
Dès que j’en ai eu les moyens, je me suis acheté régulièrement J.A. Aujourd’hui, il faut que j’aie mon exemplaire toutes les semaines, sinon ça ne va pas ! Une fois, j’étais au Japon : pas de J.A. J’ai été jusqu’à contacter le responsable de la communication du magazine pour en trouver un exemplaire. Sans succès !
Pourtant, je ne partage pas toutes les analyses du journal, loin de là. En particulier sur le Mali, notamment en ce qui concerne la couverture du 26 septembre dernier. Alors qu’à Bamako on fêtait les 50 ans de l’indépendance, J.A. titrait « Le Mali en guerre » ! Cela dit, c’est peut-être pour ça qu’on lit J.A. : pour avoir un regard extérieur, se remettre en cause et prendre du recul quand on est trop pris pas la réalité quotidienne… Et puis il y a des unes inoubliables : par exemple, celles sur l’indépendance de l’Angola, la libération de Mandela et, plus récemment, les massacres du 28 septembre 2009 en Guinée. Du coup, ma grande fille, qui est étudiante, s’est mise elle aussi à lire J.A. chaque semaine.
