Peter Rouse, l’homme sans ego

Publié le 1 novembre 2010 Lecture : 2 minutes.

Il est aussi calme et courtois que son prédécesseur était nerveux et volontiers grossier. Entre Peter Rouse, le nouveau secrétaire général de la Maison Blanche, et Rahm Emanuel, qui quitte ses fonctions pour se consacrer à la conquête de la mairie de Chicago, c’est le jour et la nuit. Un point commun, néanmoins : Rouse, comme Emanuel – qui fut le chef de cabinet de l’actuel président à l’époque où il était sénateur de l’Illinois, avant de le suivre à la Maison Blanche en tant que conseiller –, fait partie de la garde rapprochée. L’hypothèse de la nomination d’un outsider pour faire pièce aux allégations selon lesquelles le cercle de ses intimes et conseillers contribuerait à isoler Obama a donc été écartée.

Il faut dire que, les élections de la mi-mandat, le 2 novembre, ne s’annonçant pas sous les meilleurs auspices pour le Parti démocrate, le président a besoin d’un chef de cabinet en qui il ait toute confiance. C’est le cas de Peter Rouse, 64 ans, dont l’intérim devrait durer jusqu’à l’élection présidentielle de 2012. Physique rond et terne, Rouse est, comme son patron, doté d’un inaltérable sang-froid. Il jouait jusqu’à présent le rôle de démineur du président. Un exemple ? Fin 2009, Obama, embarrassé de ne pouvoir tenir sa promesse de fermer la base de Guantánamo au cours de l’année suivante, confie le dossier à Rouse. Celui-ci propose un autre site d’accueil des prisonniers, dans l’Illinois. Du coup, la polémique s’apaise et… Guantánamo reste en activité.

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Autre qualité, Rouse est très bien introduit au Capitole. Habile négociateur, il entretient d’excellentes relations avec les parlementaires des deux camps. Mais, pour Obama, sa qualité essentielle est qu’il n’a aucun problème d’ego. « Pete n’a jamais rencontré un micro ou une caméra de télévision qui lui conviennent », ironise le président.

Célibataire endurci, Rouse vit seul avec ses deux chats, dans le nord-ouest de Washington. Parfait homme de l’ombre, il souhaite que son intérim ne dure pas trop longtemps. Mais son nouveau poste est si exposé qu’il va devoir forcer sa nature.

Pas une sinécure !

Sa première tâche : réorganiser l’équipe des collaborateurs du président afin de préparer la seconde partie du mandat présidentiel. Celle-ci devrait être moins axée que la première sur des réformes législatives d’envergure. Elle appelle donc une équipe différente. De nombreux collaborateurs ont déjà démissionné, comme Lawrence Summers, le conseiller économique d’Obama. D’autres vont suivre. Bras droit du chef de l’exécutif, David Axelrod devrait quitter son poste dans le courant de 2011, afin de préparer la prochaine campagne présidentielle.

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Rouse va devoir arbitrer les inévitables conflits qu’une telle réorganisation ne manquera pas de susciter. Pas vraiment une sinécure, mais s’il n’y avait que cela ! Le nouveau chef de cabinet ne peut ignorer ce qui l’attend. Lors de la cérémonie de son intronisation, le 1er octobre à la Maison Blanche, Obama a été on ne peut plus clair. « Pete, a-t-il dit, est incomparable pour résoudre les problèmes. Ça tombe bien, nous en avons beaucoup. »

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