Un chef d’Aqmi prédit des « nuits noires » à la France de Sarkozy

Khadim Ould Semane, chef auto-proclamé d’Aqmi en Mauritanie, a menacé la « France de Sarkozy » au beau milieu de son procès.

Khadim Ould Semane a promis des « nuits noires » à la France. © AFP

Khadim Ould Semane a promis des « nuits noires » à la France. © AFP

Publié le 29 octobre 2010 Lecture : 1 minute.

La scène n’est pas inédite. Le 20 octobre, des menaces ont résonné dans la grande salle de la cour criminelle de Nouakchott. « Des nuits noires attendent la France de Sarkozy », a crié Khadim Ould Semane depuis la cage en bois qui, pour des questions de sécurité, remplace le box des accusés. En mai, les trois auteurs présumés du meurtre, en décembre 2007, de quatre touristes français étaient assis au même endroit. « Entre nous et Sarkozy de France, ce sera le glaive », avait promis l’un d’eux.

Avec dix-huit autres accusés, Khadim Ould Semane, 36 ans, qui se prétend le chef d’Aqmi en Mauritanie, a notamment comparu pour l’attentat contre l’ambassade d’Israël à Nouakchott, en février 2008, ainsi que pour le meurtre d’un policier, en avril de la même année. Il a été condamné à mort. Comme Sidi Ould Sidina et Maarouf Ould Haiba, qui écopent, eux, de leur seconde peine capitale (la première, pour laquelle ils ont fait appel, a été prononcée en mai).

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Les accusés n’ont manifesté aucun repentir. Au contraire, Ould Semane a profité de ses apparitions publiques pour appeler à un changement de système politique en Mauritanie – qui, dit-il, est « sous la coupe des Occidentaux » –, et a promis des attentats contre des représentants de l’État. Le 17 octobre, jour de l’ouverture du procès, il a tenté de dérouler une banderole, mais les services de sécurité l’en ont empêché. « Je demande à la cour de prononcer ma mort et de me découper en morceaux, a-t-il clamé avant le verdict. Cela décuplera ma récompense dans l’au-delà. »

Fera-t-il des émules ? « Plus Ould Semane parle, plus il montre ses limites intellectuelles et plus sa condamnation paraît ac­ceptable », estime Mohamed Fall Ould Oumère, rédacteur en chef de l’hebdomadaire La Tribune. La peine de mort n’a pas été appliquée depuis 1987.

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