Bouteflika à MAM : « C’est aux États de la région de régler » le problème Aqmi
La visite de la ministre française de la Justice Michèle-Alliot Marie à Alger a donné lieu à un long échange très ferme avec le président Algérien Abdelaziz Bouteflika.
![Le président algérien Abdelaziz Bouteflika, le 6 octobre 2010 à Alger. © AFP](https://prod.cdn-medias.jeuneafrique.com/cdn-cgi/image/q=auto,f=auto,metadata=none,width=1215,fit=cover/https://prod.cdn-medias.jeuneafrique.com/medias/2010/10/27/027102010130913000000boutef.jpg)
Le président algérien Abdelaziz Bouteflika, le 6 octobre 2010 à Alger. © AFP
Les présidents Bouteflika et Sarkozy abordent souvent au téléphone la question de la sécurité dans le Sahel. Mais jamais Alger et Paris n’avaient échangé leurs points de vue en direct et à un niveau de représentation aussi élevé. À l’issue de la longue audience – deux heures – accordée, le 19 octobre, par Abdelaziz Bouteflika à Michèle Alliot-Marie, la ministre française de la Justice, les deux parties ont réaffirmé leurs divergences quant à la manière de lutter contre Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi) dans la bande sahélo-saharienne.
« C’est aux États de la région de régler cette affaire, et non à des puissances étrangères » (entendez : aux États-Unis et à la France), a estimé Bouteflika. « Nous activerons, à chaque fois que cela sera nécessaire, les accords de coopération militaire qui nous lient aux pays de la région », a répliqué Alliot-Marie, justifiant ainsi la présence de 80 militaires français à Niamey depuis l’enlèvement, le 16 septembre, de sept expatriés à Arlit (Niger), ainsi que l’opération conjointe menée par les armées française et mauritanienne contre Aqmi, le 22 juillet, dans le nord du Mali.
Même si l’entrevue s’est achevée sur une note optimiste (les relations algéro-françaises « se portent bien », a assuré Bouteflika), la méfiance perdure. Alger reproche à Paris de céder aux exigences financières des salafistes pour sauver la vie de ses otages. Et a boycotté, le 13 octobre à Bamako, une réunion du groupe d’action antiterroriste du G8, élargi aux pays de la région, dont le Maroc, « associé sur l’insistance des autorités françaises », selon des sources algériennes.
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