Grande brade-riz

La Haute Autorité de transition malgache instaure la vente de produits alimentaires de premières nécessité à prix réduits. Une opération à destination des plus pauvres, pour pallier la hausse du chômage et la dégradation de la situation économique sur l’île.

Publié le 29 octobre 2010 Lecture : 1 minute.

Dans l’entourage d’Andry Rajoelina, on préfère la comparaison avec les Restos du cœur. Mais, chez certains entrepreneurs, c’est au douloureux souvenir des boutiques subventionnées mises en place par Ratsiraka dans les années 1970 que l’on se réfère.

Le 23 octobre, Madagascar devait renouer avec la vente, dans des boutiques d’État, de produits de première nécessité à prix cassés. Le kilo de riz y sera vendu 500 ariarys (0,18 euro), contre plus de 1 000 sur le marché. Quatorze autres produits, dont l’huile alimentaire et le savon, y seront également distribués.

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Annoncée le 20 octobre par le président de la Haute Autorité de transition (HAT), l’opération sera testée dans les quartiers défavorisés de la capitale avant d’être étendue à l’ensemble du pays. Mais tout le monde ne pourra pas en bénéficier. « L’objectif consiste à soulager la souffrance de ceux qui gagnent le moins », a déclaré Rajoelina. Seuls les foyers les plus pauvres (entre 250 000 et 500 000 familles) auront accès aux points de vente, qui ouvriront deux fois par semaine.

Cet interventionnisme est plutôt bien accueilli. « Bonne nouvelle : le prix du riz ne cessait d’augmenter [+ 5 % par mois cette année, contre + 2 % en 2009, NDLR] », s’exclame une assistante sociale. Les gros commerçants aussi sont ravis : l’État devrait leur acheter ces produits au prix de vente actuel, exonéré de la TVA. « Que le gouvernement s’occupe des plus démunis, c’est bien, mais est-ce la meilleure solution ? » nuance Hery Ranaivosoa, président du Syndicat des industries de Madagascar (SIM).

Pour Rajoelina, il s’agit de prendre en compte la dégradation de la situation économique et la hausse du chômage. L’opposition, elle, veut y voir une manœuvre politique à l’approche du référendum constitutionnel, prévu le 17 novembre. 

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