Faire prospérer un business avec la diaspora
Alors que les transferts d’argent de la diaspora malienne constitue un apport économique indiscutable, la question qui se pose aujourd’hui est de savoir comment faire de cette manne financière un investissement productif.
Mali : en route pour 2012
Forte de 4 millions de membres répartis sur tous les continents, dont l’Afrique pour les trois quarts (Côte d’Ivoire, Sénégal, Congo, Gabon…), la diaspora malienne représente un apport conséquent pour l’économie du pays. Bien que difficiles à quantifier, les transferts d’argent des Maliens de l’étranger sont estimés par la Banque africaine de développement (BAD) à environ 428 millions d’euros par an. Ils sont essentiellement destinés à couvrir les besoins ponctuels des familles et à financer les secteurs sociaux (puits, maternités, mosquées…).
Le défi pour le gouvernement est de rediriger cette manne vers des investissements productifs, qui n’en représentent aujourd’hui que 5 %. Pour Badra Alou Macalou, ministre des Maliens de l’extérieur, il s’agit de « faire du migrant un véritable agent de développement du pays ». Dans ce sens, la première édition du Forum des investisseurs de la diaspora malienne (Fidima) s’est tenue à Bamako en décembre 2009, en présence de nombreux cadres vivant à l’étranger.
Premiers jalons
Ce forum a révélé une réelle volonté d’investir au pays, encore freinée par un climat des affaires difficile. « Les tracasseries administratives et la difficulté de trouver des partenaires fiables sur place m’ont fait renoncer à mon projet de société de téléphonie », raconte Idrissa Traoré, installé en Belgique. Cet avis n’est pas partagé par Amadou Bah, promoteur de la société de transport Bah Express, pour qui « ces difficultés sont largement compensées par les nombreuses opportunités et la possibilité de gagner de l’argent pour qui se bat bien ».
Quant à Amadou Sangaré, senior manager à la cellule Afrique de Deloitte France, inscrit à l’ordre des experts-comptables du Mali, il estime que « les membres de la diaspora, notamment ceux de la deuxième génération, dynamisent l’économie grâce à un nouvel état d’esprit, une double culture et une pratique du transfert de compétences ».
Un exemple concret : celui de Bacary Diarra, 39 ans, diplômé de l’École supérieure des sciences économiques et commerciales (Essec) et fondateur, en France, de Proveqtüs, une société spécialisée dans les ressources humaines, qui accompagne plusieurs grands groupes français. En 2009, il a créé Proveqtüs Afrique, à Bamako, afin de lutter contre « la fuite des cerveaux en recrutant les talents de la diaspora africaine pour l’Afrique ».
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