Casse-tête institutionnel

Entre Flamands et Wallons, la crise se focalise sur le statut futur de la capitale. À la demande du roi, une « mission de clarification » est en cours…

Fouad Laroui © DR

Publié le 18 octobre 2010 Lecture : 2 minutes.

La rentrée parlementaire belge a eu lieu le 12 octobre, mais sans la traditionnelle déclaration de politique générale du gouvernement, suivie du non moins traditionnel débat où l’opposition joue sa propre partition. Et pour cause : il n’y a ni gouvernement ni opposition. Les ministres démissionnaires, à commencer par le premier d’entre eux, Yves Leterme, se contentent d’expédier les affaires courantes. Depuis les législatives du 13 juin, les partis n’arrivent pas à former une coalition au niveau fédéral.

Bart De Wever, le leader du parti flamand N-VA, qui a gagné les élections du côté néerlandophone, a été chargé par le roi, le 8 octobre, d’entreprendre une « mission de clarification » avec sept partis, afin de tenter de rapprocher les points de vue. Le but est, à terme, de former une coalition. De Wever présentera son rapport au roi le 18 octobre.

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Région à part entière

Cependant, et malgré toutes les précautions oratoires, le programme du N-VA revient à faire éclater la Belgique. Comment dès lors trouver des partenaires pour une tâche qui s’apparente à un enterrement ? Même en supposant que le N-VA y parvienne, il restera un problème de taille : Bruxelles, qui est une région à part entière (dite Bruxelles-Capitale) au même titre que la Flandre et la Wallonie. D’autre part, les dix-neuf communes de cette région forment, avec trente-cinq communes flamandes environnantes, un arrondissement judiciaire et une circonscription électorale qu’on désigne sous l’acronyme BHV (Bruxelles-Hal-Vilvorde). Il y a donc la Flandre, néerlandophone, la Wallonie, francophone, et Bruxelles, qui est bilingue et enchâssée dans BHV. Certains Wallons disent aux Flamands : si vous voulez vous séparer de nous et proclamer votre indépendance, faites-le ! Mais vous partirez sans Bruxelles. D’autres ajoutent qu’il faudrait d’abord extirper Bruxelles de BHV et établir un « couloir » entre elle et la Wallonie. Un écheveau presque impossible à démêler.

Pour la plupart des Flamands, c’est de toute façon inacceptable : Bruxelles a longtemps été néerlandophone avant de se franciser au cours du siècle dernier. Pour eux, la capitale doit, d’une façon ou d’une autre, être rattachée à une Flandre indépendante – ou, au moins, ne pas tomber dans l’escarcelle des Wallons après la scission du pays.

Le leader socialiste francophone Elio Di Rupo a rejeté cette semaine ce qu’il appelle les ultimatums du parti nationaliste flamand, qui menace de déposer une proposition de scission de BHV si aucune solution n’est trouvée d’ici au 18 octobre. Bref, la Belgique n’est pas sortie de l’ornière.

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