Le libyen Green Network dévoile sa stratégie

Abidjan, 2009. L’opérateur est présent dans cinq pays subsahariens et compte étendre son réseau. © Vincent Fournier/J.A.

Abidjan, 2009. L’opérateur est présent dans cinq pays subsahariens et compte étendre son réseau. © Vincent Fournier/J.A.

Julien_Clemencot

Publié le 27 octobre 2010 Lecture : 2 minutes.

Faut-il considérer Green Network comme un acteur comme les autres ? Filiale à 100 % du fonds souverain Libya Africa Investment Portfolio, le groupe a été créé en 2007 pour fournir des communications à bas prix sur le continent. En trois ans, la compagnie a investi 722 millions d’euros sur des marchés de taille variable, la plupart du temps en misant sur des opérateurs historiques pour lesquels les retours sur investissement n’étaient pas évidents. Acheté en 2010, Zamtel aura par exemple coûté 257 millions de dollars (environ 184 millions d’euros) pour seulement 172 200 abonnés zambiens. Ni totalement industrielle ni visiblement spéculative, la stratégie de Green Network ressemble plus à un projet politique qu’à une démarche à but lucratif.

« Notre plan de développement consiste à créer un réseau de l’océan Indien à l’océan Atlantique. Nous avons aussi investi dans les câbles sous-marins Seacom et Eassy [sur la côte est du continent, NDLR] », explique Abdulbaset Elazzabi, le PDG. Déjà implantée en Ouganda (Uganda Telecom), en Côte d’Ivoire (GreenN), au Soudan (Gemtel), en Zambie (Zamtel) et au Rwanda (Rwandatel), la compagnie annonce qu’elle entamera de nouvelles opérations en Sierra Leone en fin d’année et au Togo en 2011. « Avant fin octobre, nous devrions également annoncer un accord avec le gouvernement du Niger pour la reprise de l’opérateur historique Sonitel et de la filiale mobile SahelCom, pour un montant de 43 millions d’euros », assure le PDG. Pour obtenir l’accord de Niamey, les Libyens auraient en plus promis d’investir 43 autres millions dans la modernisation des réseaux. Green Network serait également en lice pour des licences en Gambie et au Bénin.

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En 2010, le groupe aura dépensé au total près de 300 millions d’euros pour financer son expansion africaine. Objectif : être présent dans 15 pays d’ici à 2015. Plus surprenant, ses dirigeants annoncent un projet de cotation à la Bourse de Londres en 2013. « 30 % du capital pourraient être mis en vente », explique le PDG. Côté résultats, le chiffre d’affaires et la marge opérationnelle restent confidentiels. Pour illustrer les performances de Green Network, Abdulbaset Elazzabi précise que l’opérateur possède 5 millions d’abonnés pour le mobile, 500 000 pour le fixe et 300 000 pour internet.

Rien n’explique en revanche son intérêt soudain pour la privatisation de Serbia Telecom, qui possède en outre des parts dans des opérateurs kosovars et bosniaques. Les voies du « Guide » sont, il est vrai, souvent impénétrables.

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