L’amour dans le désert

Fouad Laroui © DR

Publié le 15 octobre 2010 Lecture : 2 minutes.

Il y a toujours quelque chose de mystérieux, d’imprévu, d’improbable dans les unions de deux âmes… Du moins, c’est ce que veulent nous faire croire les romantiques, ces grands benêts. En fait, admettons-le, la plupart des mariages sont arrangés. Même dans les sociétés d’aujourd’hui, on manipule de façon plus ou moins discrète les alliances. C’est ce que font Bollywood et toute l’Inde, la noblesse française, ou encore les Anglais avec leur bal des débutantes.

Vous me dites : oui, mais ça, c’est des exceptions, aujourd’hui c’est le hasard qui détermine, on rencontre l’âme sœur dans un taxi, sur la plage, au McDo… Certes, mais rien n’interdit d’aider le hasard ! Ainsi, avec l’émancipation des femmes, avec l’accélération du temps, on a vu apparaître les speed dating, ces espèces d’usines à rencontres où l’on a exactement trois minutes pour décider si la personne qu’on a en face de soi fera l’affaire – sinon, on passe à une autre, quand la sonnerie fatidique retentit…

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Aujourd’hui, une autre sorte de speed dating est apparue. On vient d’apprendre le lancement d’un rallye automobile, au Maroc, qui sera réservé aux célibataires. Selon les organisateurs, le Desert Dating (attention, la marque est déposée !) « n’est pas une agence de rencontre, ni une compétition sportive, mais un événement hors du commun, permettant à quarante célibataires de vivre une aventure dans le Sahara marocain, de partager, de découvrir de nouveaux amis ».

Ce sont donc vingt nanas et vingt julots, tous célibataires, qui prendront le volant d’autant de 4×4 et s’élanceront à travers les plus beaux paysages du Sud marocain pour « une semaine d’émotion » dixit l’organisation. À chaque point de rendez-vous, les équipages se recomposeront, le but étant qu’au moins une fois chacun rencontre chacune (et qu’ils nous fassent des petits chacunets ?).

Si tout cela se termine par quelques beaux mariages, qui s’en plaindra ? On ne peut que souhaiter bonne chance à tous les participants. Tout de même, quelques questions se posent. Supposons qu’un participant révèle un caractère acariâtre, râleur, grognon – comme ces gens qui ne se marient que pour gâcher la vie d’un autre être humain. A-t-on le droit de l’abandonner sur une dune ? D’autre part, puisqu’on sera chez les hommes bleus, aura-t-on le droit de pratiquer la polygamie ? Et quand on passera dans les campements touaregs, les hommes pourront-ils se retirer sous la tente pour des palabres interminables pendant que les femmes iront chercher l’eau, réparer les moteurs puis préparer le dîner ? Bref, tant qu’à s’élancer dans le désert, pourra-t-on au moins adopter les mœurs locales ? Sinon, on pourrait aussi bien rester à Paris et attendre le bal des pompiers pour trouver l’âme sœur… 

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