Attentats du 1er octobre : enquête et confusion à Abuja

Les suspects arrêtés après les attaques du 1er octobre seraient tous liés à Henry Okah, ancien leader du Mouvement d’émancipation du Delta du Niger.

Okah (à dr.), à la sortie d’un tribunal de Johannesburg, le 5 octobre. © Sipa

Okah (à dr.), à la sortie d’un tribunal de Johannesburg, le 5 octobre. © Sipa

Publié le 14 octobre 2010 Lecture : 1 minute.

La politique viendrait-elle parasiter l’enquête ? La question se pose au Nigeria depuis l’explosion de deux voitures piégées, le 1er octobre, à Abuja, pendant les festivités du cinquantenaire de l’indépendance.

Quelques heures après l’attentat, qui a fait douze morts et trente-huit blessés selon la police, le président Goodluck Jonathan a affirmé qu’il n’avait pas été commis par le Mouvement d’émancipation du Delta du Niger (Mend). Le groupe rebelle, qui, depuis 2006, attaque les installations pétrolières tout en réclamant une meilleure répartition des recettes tirées des hydrocarbures, a pourtant revendiqué les explosions dans un courrier électronique.

la suite après cette publicité

La présidence continue cependant de pencher pour une autre piste. « Il s’agit d’un petit groupe terroriste établi hors du Nigeria qui a été payé par des gens de l’intérieur pour perpétrer cet acte odieux », a-t-elle affirmé dans un communiqué, le 3 octobre.

Henry Okah correspond à la description. Ancien parrain du Mend installé en Afrique du Sud, il avait accepté une amnistie du gouvernement en juillet 2009 – ce qui lui a permis de sortir de prison, où il venait de passer près de deux ans – puis s’est dédit. Il a été arrêté à Johannesburg le 2 octobre, deux jours après une perquisition à son domicile. Resté silencieux lors de sa première comparution, il a notamment été accusé d’avoir participé à un complot en vue de commettre un acte terroriste. Un nouveau rendez-vous avec le juge a été fixé au 14 octobre. Mais le Mend, qui considère Henry Okah comme un dissident, ne le laisse pas passer pour l’auteur des attaques : « Okah n’a jamais été impliqué dans aucune des opérations du Mend », a précisé un communiqué.

Un invité inattendu a parallèlement fait son entrée dans l’enquête : l’homme d’affaires Raymond Dokpesi, entendu le 5 octobre car, selon des « sources présidentielles » citées par la BBC, il aurait reçu des SMS d’Henry Okah. Magnat des médias, il est aussi le directeur de campagne de l’ex-chef de l’État et candidat à la présidentielle de 2011, Ibrahim Babangida.

La Matinale.

Chaque matin, recevez les 10 informations clés de l’actualité africaine.

Image

La rédaction vous recommande

Contenus partenaires