Salva Kiir, de l’ombre à la lumière

Clarisse

Publié le 22 octobre 2010 Lecture : 1 minute.

Sud-Soudan : demain, l’indépendance ?
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Sud-Soudan : demain, l’indépendance ?

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À la mort de John Garang, en juillet 2005, on disait de son numéro deux, Salva Kiir (59 ans aujourd’hui), qu’il n’avait pas l’étoffe nécessaire pour lui succéder et qu’il était, sous son large chapeau, sur une ligne plus dure. Le fondateur de l’Armée populaire de libération du Soudan (SPLA) prônait l’unité à terme avec le Nord. Celui qui l’a remplacé pour devenir vice-président soudanais, conformément aux accords de paix de 2005, a toujours milité pour la sécession, seul moyen, selon lui, d’éviter que les sudistes ne soient des « citoyens de second rang ». Le combat d’une vie.

À peine sorti de l’enfance, il intègre les rangs de la rébellion sudiste, dans les années 1960, lors de la première guerre civile. Après les accords de paix d’Addis-Abeba, il rejoint l’armée nationale, en 1972, mais retrouve ses frères d’armes, en 1983, au moment de la création de la SPLA par Garang.

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Chef militaire, Salva Kiir n’a pas la vision nationale de son prédécesseur, ni une réflexion politique valable pour l’ensemble du pays. « Alors que John Garang considérait le SPLM [aile politique de la SPLA, NDLR] comme le mouvement de libération des peuples du Soudan, Salva Kiir se pose plutôt en simple chef de guerre sudiste », explique le chercheur français Marc Lavergne, du Centre national de la recherche scientifique (CNRS), en poste au Caire.

Pourtant, le combattant à qui nul – ou presque – ne prédisait de carrière politique surprend par son habileté. Il a su rassurer ceux qui s’interrogeaient sur sa capacité à maintenir l’unité du mouvement. Mauvais orateur, il reste très populaire. Originaire de la région du Nord Bahr el-Ghazal, il est de l’ethnie dinka, la plus importante du Sud-Soudan. Reste à savoir, à présent, ce qu’il fera de « son » Sud indépendant, à connaître son projet politique et à apprécier sa gestion de la manne pétrolière.

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