L’Éthiopie détourne le Nil pour construire son barrage
L’Ethiopie a commencé à détourner une partie du Nil, mardi, pour permettre la construction d’un barrage hydroélectrique de 4,7 milliards de dollars provoquant linquiètude des pays en aval du fleuve.
![L’Éthiopie veut capitaliser son potentiel hydroélectrique, estimé à 40 000 mégawatts, pour assurer son développement industriel et devenir le premier exportateur d’électricité en Afrique. © AFP](https://prod.cdn-medias.jeuneafrique.com/cdn-cgi/image/q=auto,f=auto,metadata=none,width=1215,fit=cover/https://prod.cdn-medias.jeuneafrique.com/medias/2013/05/29/bureau.jpg)
L’Éthiopie veut capitaliser son potentiel hydroélectrique, estimé à 40 000 mégawatts, pour assurer son développement industriel et devenir le premier exportateur d’électricité en Afrique. © AFP
Nouvel étape pour la construction du barrage de Grande Renaissance. En commençant mardi à détourner un tronçon du haut-Nil, le pays entend faciliter la construction de l’ouvrage, pièce maitresse de ses ambitions en matière de production d’électricité.
Lire aussi :
L’Éthiopie se rêve en « tigre africain »
Djibouti part à la conquête de la City
Éthiopie : les stars de l’athlétisme bâtissent leurs empires
« Le barrage est construit au milieu de la rivière, de sorte que l’on ne pouvait pas effectuer des travaux de construction tant que la rivière coulait. Ce détournement nous permet maintenant de réaliser les travaux de génie civil sans difficulté. L’objectif est de détourner la rivière de quelques mètres et ensuite lui permettre de s’écouler sur son cours naturel » explique Mihret Debebe, Directeur général de la compagnie nationale Ethiopian Electric Power Corporation, cité par Reuters.
Situé dans la région de Benishangul Gumuz, frontalière du Soudan, le barrage dont la construction, réalisée par l’italien Salini Costruttori est achevée à 21%, sera mis en marche en 2016. Il aura couté à lui seul un montant proche de 4,7 milliards de dollars. Le gouvernement estime ses capacités à 6000 mégawatts, soit l’équivalent de 6 tranches nucléaires.
Inquiétude de l’Egypte
Les ambitions hydroélectriques de l’Éthiopie sont depuis longtemps à l’origine de tensions avec son voisin qui redoute une réduction du débit fluvial. De leur coté, les autorités d’Addis-Abeba se plaignent des pressions du Caire sur les bailleurs de fonds internationaux pour suspendre les financements. L’annonce de début du détournement du Nil a été l’occasion d’une nouvelle passe d’arme entre l’Ethiopie et l’Egypte, situé en aval du fleuve.
margin-left:Potentiel hydraulique
L'éco du jour.
Chaque jour, recevez par e-mail l'essentiel de l'actualité économique.
Consultez notre politique de gestion des données personnelles
Les plus lus
- Bénin-Niger : dans les coulisses de la médiation de la dernière chance
- Au Togo, le business des « démarcheurs », ces arnaqueurs qui monnaient la justice
- Qui entoure Mele Kyari, président de la NNPC, l’État dans l’État au Nigeria ?
- Côte d’Ivoire : Laurent Gbagbo, sur les terres de Simone à Bonoua
- Alafé Wakili : « Aucun pays n’est à l’abri d’un coup d’État »