Victoire en trompe-l’oeil pour Chavez
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À la tête du Venezuela depuis onze ans, Hugo Chávez n’aura pas les mains aussi libres qu’il l’espérait en vue de sa réélection, en 2012. Son Parti socialiste unifié du Venezuela (PSUV) a certes remporté les élections législatives du 26 septembre, avec 48,9 % des voix, mais il ne remporte que 97 sièges, sur les 165 que compte le Parlement, et perd la majorité des deux tiers, indispensable pour mener à son terme la « révolution bolivarienne » (du nom de Simón Bolívar, 1783-1830, le Libertador de l’Amérique du Sud) dont il rêve. Aristóbulo Istúriz, le chef de campagne du PSUV, n’a d’ailleurs pas caché que, en dépit de la « victoire », « l’objectif n’a pas été atteint ». Le nouveau Parlement n’entrera en fonction que le 5 janvier.
Unie au sein de la Coordination de l’union démocratique (MUD), l’opposition remporte pour sa part 65 sièges et 47,9 % des suffrages. Elle n’a pas commis la même erreur qu’en 2005, quand elle avait boycotté les législatives, abandonnant la totalité des sièges aux députés « chavistes ». Du coup, El Comandante va devoir, pour la première fois, négocier avec elle. Il ne pourra plus, par exemple, faire voter à sa guise des lois organiques d’inspiration socialiste. Ni nommer ses partisans aux plus hauts postes de la fonction publique.
Mais n’exagérons rien : Hugo Chávez, qui reste très populaire chez les plus pauvres des Vénézuéliens, est encore loin d’avoir perdu la prochaine présidentielle. D’autant que l’opposition, très hétéroclite, risque d’avoir du mal à s’accorder sur le nom d’une personnalité capable de rivaliser avec lui.
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