Bienvenue aux immigrés (qualifiés)
Pourtant réputés proches des conservateurs, les patrons britanniques ruent dans les brancards du gouvernement de David Cameron. Dans leur ligne de mire : le plafonnement du nombre des immigrés qualifiés venus de pays extérieurs à l’Union européenne. Instauré à titre temporaire en juin 2010, ce système pourrait être pérennisé en avril 2011.
Regroupés au sein de la puissante Confederation of British Industry (CBI, 240 000 affiliés), les chefs d’entreprise comptent peser de tout leur poids pour que Damian Green, le ministre de l’Immigration, qui prépare un texte sur le sujet, revoie à la hausse le nombre de visas de travail pour les postes hautement qualifiés dans les domaines scientifique, technique et financier. Selon John Cridland, directeur général adjoint de la CBI, le quota actuel « pose de sérieux problèmes à de nombreuses sociétés, car il est calculé sur le nombre des embauches réalisées en 2009, année de crise durant laquelle les recrutements ont été faibles ».
Interrogés par le Wall Street Journal, de grands groupes tels que le laboratoire pharmaceutique GlaxoSmithKline, l’informaticien IBM, la banque JP Morgan et le cabinet de conseil PricewaterhouseCoopers font état de besoins supérieurs aux quotas qui leur ont été accordés. La pénurie touche aussi le secteur sanitaire et social.
Conformément aux engagements de campagne des conservateurs, le gouvernement Cameron souhaite réduire le solde migratoire à moins de 100 000 personnes en 2010, contre 196 000 en 2009. Le personnel très qualifié visé par ces quotas vient principalement d’Inde et de Chine, mais également d’Afrique du Sud, dont 14 000 ressortissants ont émigré vers le Royaume-Uni en 2008. Au premier semestre 2010, les Africains représentaient au total près de 10 % des nouveaux immigrés du pays.
