Mohamed Elmandjra : « Le contrôle de Méditel reste marocain »

Artisan de la dynamisation de Méditel depuis deux ans, son directeur général Mohamed Elmandjra revient sur l’arrivée de France Télécom dans le capital de l’opérateur. Nouvelle gamme de produits, passage à la ­marque Orange, introduction en Bourse, il n’élude aucune question sur ce nouveau partenariat.

Julien_Clemencot

Publié le 4 octobre 2010 Lecture : 2 minutes.

Jeune Afrique : France Télécom va devenir le premier actionnaire de Méditel. En prend-il aussi le contrôle ?

Mohamed Elmandjra : Non. En tant ­qu’actionnaire individuel, France Télécom aura 40 % ; le contrôle de la ­société reste chez les actionnaires marocains, qui en détiendront 60 %.

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Qu’est-ce qui justifie le prix élevé payé par Orange ?

Si vous regardez les benchmarks des transactions qui ont été faites récemment, le montant payé par France Télécom est tout à fait cohérent. On parle d’un prix équivalent à 10 fois ­l’Ebitda [revenus avant intérêts, impôts, taxes, dotations et provisions, NDLR], alors que des transactions de ce type se font à 11 ou 12 fois l’Ebitda. Ce qui justifie le prix, c’est l’intérêt et le potentiel de croissance du marché marocain ainsi que le niveau de performance atteint par Méditel, un actif qui a beaucoup de valeur, aussi bien stratégique ­qu’opérationnelle.

Quels sont les engagements pris par Orange ?

Il y a un engagement général d’Orange, qui entend, grâce à son savoir-faire marketing, commercial et technique, contribuer au développement stratégique de Méditel dans les segments à haute valeur ajoutée. L’opérateur français annonce d’ailleurs ce partenariat stratégique comme la première concrétisation de sa nouvelle politique de croissance à ­l’international.

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Pouvez-vous déjà annoncer des exemples de produits directement issus cette alliance ?

Avant d’annoncer quoi que ce soit, il faut déjà attendre que le contrat soit officiellement conclu d’ici à la fin de l’année. De plus, cette opération est sujette à l’approbation du régulateur marocain, l’Agence nationale de réglementation des télécommunications. À ce jour, ce qui a été signé est un memorandum of understanding [une lettre d’intention, NDLR]. Par ailleurs, Méditel, en tant que leader sur le marché marocain, ne présente pas de grosse lacune dans son offre. Nous possédons déjà trois licences – fixe, internet et mobile. Ce que nous visons, c’est plus une accélération sur nos différents segments.

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Quels seront vos futurs relais de croissance ?

Au Maroc, il y a un potentiel très important autour du contenu, de l’accès à internet et des entreprises. Tous les acteurs devront s’outiller pour servir ces segments efficacement.

Méditel est-il appelé à passer sous la marque Orange ?

Il n’y a pas d’a priori. Méditel est une marque forte. En 2009, elle a été désignée meilleure marque marocaine tous produits confondus. Il ne faut pas pour autant être dogmatique par rapport à cela. C’est une chose qui pourra être considérée, mais qui ne sera déterminée que par des soucis de performance.

Méditel peut-il détrôner le leader Maroc Télécom ?

Les perspectives de ce partenariat sont réjouissantes, et ce dont on peut être sûr, c’est que nous allons tout faire pour maximiser notre performance. La concurrence joue à fond, et les résultats parleront.

L’introduction en Bourse demeure-t-elle à l’ordre du jour ?

Oui, cela reste d’actualité. Le poids économique de Méditel impliquerait logiquement une cotation. L’important, c’est que ses résultats lui permettent de ne pas avoir besoin de la Bourse pour se capitaliser. C’est l’intérêt des actionnaires qui déterminera les modalités de cette opération.

L’équipe dirigeante restera-t-elle en place ?

Je dirais simplement que les actionnaires ont manifesté le renouvellement de leur confiance et ont reconnu que l’équipe faisait du bon travail. Cela étant, il n’y a pas de garantie.

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