Prince Johnson gagne ses entrées dans l’arène démocratique

En légalisant son parti, la Commission électorale nationale indépendante du Liberia a offert à Prince Johnson ses entrées dans la scène démocratique.

Prince Johnson, à Monrovia, le 26 juin 2009. © GLÉNA GORDON/AFP

Prince Johnson, à Monrovia, le 26 juin 2009. © GLÉNA GORDON/AFP

Publié le 4 octobre 2010 Lecture : 1 minute.

Prince Johnson, ex-chef de guerre et actuel sénateur du comté de Nimba, se frotte les mains. Le 22 septembre, la Commission électorale nationale indépendante a légalisé son parti, l’Union nationale pour le progrès démocratique (NUDP). Muni de ce blanc-seing et adoubé par ses militants, il pourra briguer la magistrature suprême lors de la présidentielle d’octobre 2011. « C’est la naissance de la démocratie au Liberia ! » s’est écrié Emmanuel Lomax, le secrétaire général du NUDP, sous les vivats d’une centaine de militants, pour la plupart d’anciens affidés… de Prince Johnson.

Seigneur de guerre

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Depuis qu’il a troqué son treillis contre un costume de ville, l’ancien combattant prône la paix et la réconciliation. Ce qui ne l’empêche pas d’agiter de temps en temps le spectre de la guerre civile. Surtout lorsque la Commission Vérité et Réconciliation « invite » fermement la justice à se pencher sur le passé des anciens seigneurs de la guerre, dont il ne fut pas l’un des moindres, ni l’un des plus tendres…

Pour Prince, le rappel de ces souvenirs douloureux ne peut que faire ressurgir les vieux démons. Pour les Libériens, il reste celui qui, en 1990, sirotait tranquillement une bière pendant que ses hommes torturaient à mort l’ancien président Samuel Doe.

Dans un pays ravagé par quatorze ans de guerre civile (elle a fait plus de 250 000 morts et des millions de déplacés, entre 1989 et 2003), difficile de trouver un responsable politique irréprochable… Même l’actuelle présidente, Ellen Johnson Sirleaf dont le passé est tout sauf semblable à celui, sanglant, de Prince Johnson – s’était vu chapitrer par la Commission Vérité et Réconciliation pour avoir soutenu financièrement Charles Taylor. Comme Prince Johnson – et de nombreux autres –, elle a figuré sur la liste des personnes à exclure de la vie politique pour trente ans. 

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