« Le Messager » a un nouveau patron
À 70 ans, Jean-Baptiste Sipa a été nommé, le 11 septembre, directeur de publication par intérim du quotidien camerounais « Le Messager ». Il succède à ce poste à celui qui fut un ami et un proche collaborateur pendant près de trente ans, Pius Njawé, décédé le 12 juillet dans un accident de la route, aux États-Unis.
L’assemblée générale des actionnaires de Free Media Group, éditrice du titre, ne s’y serait pas prise autrement si elle avait voulu cloner Njawé, tant les deux hommes se ressemblent.
Dans les années 1960-1970, ils partagent la même admiration pour Albert Ndongmo, l’évêque « rebelle » de Nkongsamba (Littoral). « Il n’y avait que des gens comme lui pour croire qu’on pouvait former des jeunes en dehors du cadre universitaire », se souvient Sipa.
Autodidacte, il apprend le journalisme à L’Effort des jeunes, le journal des Jeunesses ouvrières chrétiennes, avant de passer à L’Effort camerounais. À la fin des années 1960, c’est à Paris, au sein du groupe Bayard, qu’il se forme, avant de prendre, en 1974, la rédaction en chef du journal indépendant La Gazette, où il rencontre Njawé.
En 1982, les deux journalistes se retrouveront au Messager, lancé trois ans plus tôt par Njawé. Ils ne se quitteront plus. Chroniqueur respecté de la corporation et redouté par le régime, Sipa a été de tous les combats du journal.
« Il n’y a pas de raison que la ligne éditoriale change », prévient Sipa, par ailleurs encarté au Social Democratic Front (SDF), premier parti de l’opposition. Mais il sait qu’il va devoir redresser les comptes d’un journal en difficulté. Sa priorité : payer aux salariés les douze à treize mois de salaires impayés et relancer les ventes, tombées à 5 000 exemplaires par numéro.
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