Comment ont opéré les kidnappeurs
Les hommes qui, dans la nuit du 15 au 16 septembre à Arlit, dans le nord du Niger, ont enlevé sept salariés des sociétés Areva et Satom ont réussi à déjouer un dispositif très élaboré. Trois cent cinquante militaires nigériens et agents de sociétés de sécurité privées sous-traitantes d’Areva se partagent en effet la surveillance de la ville. Jour et nuit, les premiers contrôlent les entrées et les sorties, tandis que les seconds surveillent les logements du personnel (y compris des partenaires d’Areva, comme Satom). En mai, la compagnie avait renforcé les effectifs des équipes.
Pour pénétrer dans la « forteresse », les ravisseurs, au nombre d’une trentaine, ont fait preuve d’une organisation sans faille. Armés de fusils AK-47, parlant l’arabe et le tamasheq, ils sont arrivés par vagues successives à bord de cinq 4×4. Dans un premier temps, ils ont enlevé un logisticien nigérien d’Areva et son épouse. Ils ont ensuite chargé le couple, évidemment familier des lieux et connaissant bien les gardiens, de se faire ouvrir les portes des habitations des autres kidnappés. Les deux Nigériens ont été ultérieurement relâchés à une quarantaine de kilomètres de Niamey.
La réaction d’Areva n’a pas tardé. L’évacuation des familles a débuté dans la journée du 16 septembre. Sur la trentaine d’expatriés résidant sur les sites d’Arlit et d’Imouraren (à 60 km de là), quatorze avaient rejoint Paris le soir même. Dix autres étaient rentrés à Niamey.
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