Divorce au long cours
Trois mois sans gouvernement, c’est long ! À bout de patience, certains responsables francophones paraissent se résigner à une partition du pays.
Le psychodrame belge n’est pas près de connaître son épilogue. Trois mois après les élections législatives (le 13 juin), la Belgique n’a toujours pas de gouvernement. À qui la faute ? Aux vainqueurs du scrutin, qui ne sont toujours pas parvenus à se mettre d’accord, en dépit d’interminables négociations.
En toute logique, c’est Bart De Wever, le président de la Nouvelle Alliance flamande (NVA), parti de la communauté majoritaire (6 millions de Flamands et 4,5 millions de Wallons), qui aurait dû être chargé de former le gouvernement et de mettre au point une feuille de route. Mais le leader indépendantiste avait décliné l’offre au cours de la campagne, laissant le soin à l’autre gagnant, le leader socialiste francophone, Elio Di Rupo, de faire le sale boulot.
Faute d’accord, le patron du PS et ses lieutenants clament en chœur qu’il faut désormais se préparer à la « fin de la Belgique », hypothèse à laquelle ils n’étaient jusqu’ici pas favorables. Par cette menace, le parti francophone souhaite naturellement faire endosser à De Wever la responsabilité de l’échec des pourparlers, mais aussi, peut-être, préparer l’opinion wallonne à l’inévitable : un divorce entre Wallons et Flamands, dont on parle depuis maintenant plus de quinze ans.
Les francophones ont beaucoup à perdre dans l’affaire, notamment en termes de transferts financiers. Mais les Flamands aussi : la région de Bruxelles, capitale, bilingue sur le papier, mais, dans les faits, très majoritairement francophone, pourrait en effet être tentée de suivre l’exemple de la Wallonie.
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