Fadela parle, Rama se tait
Un mois après le discours de Grenoble, dans lequel Nicolas Sarkozy liait immigration et insécurité, ses icônes de la « diversité » ont adopté des postures très différentes. Fadela Amara s’est fermement démarquée de la ligne du gouvernement. Rama Yade a gardé le silence.
Le 31 août, sur la station de radio RTL, la secrétaire d’État à la Ville cachait mal son agacement : « Nos parents n’ont pas émigré pour que leurs enfants basculent dans la délinquance », a-t-elle lâché, fustigeant la « surenchère » du ministre de l’Intérieur, Brice Hortefeux. Faisant fi de la position du chef de l’État – qui a proposé de déchoir de la nationalité française les criminels d’origine étrangère auteurs de violences sur des policiers et des gendarmes –, Amara s’est opposée à son ministre de tutelle, qui souhaite élargir la liste aux cas d’excision et de polygamie. De quoi « améliorer » leurs relations, déjà exécrables…
D’ordinaire prompte à donner son avis – fût-il discordant –, Rama Yade n’a, elle, pas dit un mot. Après une série de bourdes lors de la Coupe du monde, la secrétaire d’État aux Sports fait profil bas. À quelques semaines du remaniement ministériel, chacun sa méthode. Yade a été très présente auprès des champions d’athlétisme et de natation cet été ; Amara s’est bien gardée d’égratigner Sarkozy, tout en se ménageant une porte de sortie : « Si je ne sens pas la détermination [du président] intacte [à propos de la politique de la ville], je pense que je ne resterai pas. »
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