Coup de froid sur le Giec

Un audit commandité par l’ONU épingle les scientifiques du Groupe intergouvernemental. Motif : leur dernier rapport était truffé d’erreurs.

Publié le 12 septembre 2010 Lecture : 1 minute.

S’il veut rester crédible, le Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (Giec), qui a partagé le Nobel de la paix 2007 avec Al Gore, doit se réformer en profondeur. Ce verdict sans appel émane de l’InterAcademy Council (IAC). En mars dernier, au lendemain de la polémique suscitée par la découverte d’une série d’erreurs scientifiques dans des documents publiés par le Giec, Ban Ki-moon, le secrétaire général de l’ONU, avait chargé l’IAC (composé des membres de quinze académies des sciences) de réaliser un audit sur ses méthodes de travail.

Créé en 1988 sous l’égide des Nations unies, le Giec conseille les responsables politiques en matière d’environnement et publie tous les cinq ou six ans un rapport actualisant les connaissances scientifiques en matière de climat. Dans son dernier rapport (2007), il affirmait notamment que le réchauffement de la planète provoquerait la disparition des glaciers himalayens d’ici à 2035. Et que 55 % du territoire néerlandais se trouvait au-dessous du niveau de la mer, au lieu de 26 %, selon le gouvernement des Pays-Bas. Ces erreurs avaient été relevées par les « climatosceptiques », qui accusent le Giec de verser dans le catastrophisme.

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Tout en reconnaissant la légitimité des thèses défendues par le Giec soulignant l’impact négatif de l’activité humaine sur le climat, les experts de l’IAC invitent ce dernier « à renforcer ses procédures de vérification des données » et à prendre davantage en compte les points de vue alternatifs. Ils préconisent aussi une réforme de sa structure de direction et suggèrent la constitution d’un comité exécutif qui comprendrait des personnalités extérieures afin que le processus de prise de décision soit plus collégial et plus objectif. Enfin, l’IAC propose que le président ne puisse briguer qu’un seul mandat de six ans, au lieu de deux aujourd’hui. En ligne de mire, l’Indien Rajendra Pachauri, à la tête du Giec depuis 2002, et dont la réputation a été entachée par une affaire de conflit d’intérêts.

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