Big Brother is watching you*

Lancée en 2004 dans la capitale pour lutter contre le terrorisme et le crime organisé, la télésurveillance va s’étendre aux grandes agglomérations du pays.

Les caméras de télésurveillance se multiplient à Alger. © AFP

Les caméras de télésurveillance se multiplient à Alger. © AFP

Publié le 9 septembre 2010 Lecture : 1 minute.

Ramadan ou pas, canicule ou non, l’installation de caméras de vidéosurveillance se poursuit à Alger. Lancée en 2004 à l’initiative de Noureddine Yazid Zerhouni, ex-ministre de l’Intérieur, l’introduction de la télésurveillance dans le dispositif de sécurisation des principales artères de la capitale a été étendue, sur décision du successeur de Zerhouni, Dahou Ould Kablia, aux quartiers populaires d’Alger (El-Harrach, Bab el-Oued, Annassers), à la grande banlieue, ainsi qu’aux grands espaces publics : gares routières et ferroviaires, mosquées, enceintes sportives…

Depuis ce mois d’août, le programme se veut plus ambitieux. Les grandes agglomérations (Oran, Annaba, Constantine, Sétif, Mostaganem) devraient être pourvues de leur système de vidéo­surveillance. Mieux : les 1 200 km de l’autoroute est-ouest seront désormais placés sous la vigilance permanente de la gendarmerie, à travers l’installation de plus de deux cents caméras, soit un objectif tous les 6 km.

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Question sémantique

L’engouement des autorités pour ce type d’équipement tient sans doute à son efficacité dans la lutte contre le terrorisme et le crime organisé. « Cela a permis de déjouer plusieurs tentatives d’opération-suicide, assure un officier de police. Cette technologie permet aussi de localiser des criminels recherchés grâce à un logiciel traitant en temps réel une base de données comprenant les portraits-robots de centaines de personnes constituant une menace pour l’ordre public. »

Il est vrai que le matériel choisi par les forces de sécurité est des plus sophistiqués. Il s’agit de caméras vidéo à haute résolution, permettant la réalisation d’images d’excellente qualité. Tout cela n’est pas pour rassurer la société civile, qui dénonce un Big Brother à l’algérienne. « C’est une question sémantique, soupire notre officier de police, il s’agit plus de téléprotection que de télésurveillance. Ces caméras ciblent exclusivement l’espace public et n’ont aucune possibilité de porter atteinte à la sphère privée, encore moins de violer la vie intime des citoyens. »

* « Big Brother vous observe. »

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