Disparition d’un apôtre de la paix

Le 24 août, c’est avec une énorme tristesse que tous les observateurs du « conflit casamançais » ont appris la mort de l’évêque de Ziguinchor, Maixent Coly, qui s’est beaucoup investi pour la paix dans la région sud du Sénégal.

Publié le 10 septembre 2010 Lecture : 1 minute.

« Puisse celui que nous confions aujourd’hui à la terre casamançaise être une graine de paix qui pousse et fleurisse pour cette région et pour tout le Sénégal. » C’est avec cette prière que l’archevêque de Dakar, Théodore Adrien Sarr, a clos l’inhumation, le 1er septembre, de Maixent Coly, évêque de Ziguinchor et chef de l’Église de Casamance. Une cérémonie à laquelle le gouvernement a dépêché pas moins de six ministres.

Maixent Coly a succombé le 24 août à un accident cardio-vasculaire, à l’âge de 61 ans. Il s’était investi pendant presque deux décennies pour faire revenir la stabilité en Casamance, une région en proie à une rébellion armée depuis 1982, et avait joué les médiateurs entre le gouvernement et les rebelles.

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Ordonné évêque à Ziguinchor en 1993, il a pris d’énormes risques personnels, franchi plusieurs fois les zones dangereuses du maquis et mené des médiations entre les insurgés et le pouvoir central. Il avait aussi discrètement supervisé les accords de paix signés en 2001, 2002 et 2003 entre le gouvernement sénégalais et le Mouvement des forces démocratiques de Casamance (MFDC).

Formé en philosophie et en théologie au Grand Séminaire de Koumi, dans l’actuel Burkina Faso, et ordonné prêtre à Affiniam en 1980, Maixent Coly quitte la scène sans avoir réussi à faire taire les armes en Casamance. « Sa disparition est l’occasion pour les combattants de se remettre en question afin que règne la justice », a déclaré Robert Sagna, qui fut maire de Ziguinchor pendant plus de vingt ans.

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