L’armée perd sa tête

Mis en cause pour son rôle présumé dans l’assassinat d’un haut gradé, en juin, Salimou Amiri, chef d’état-major, a été limogé et inculpé par la justice.

L’ancien chef d’état-major, Salimou Amiri, à Fomboni (île de Mohéli), en mars 2008. © José Cendon/AFP

L’ancien chef d’état-major, Salimou Amiri, à Fomboni (île de Mohéli), en mars 2008. © José Cendon/AFP

Publié le 14 septembre 2010 Lecture : 1 minute.

La disgrâce est totale pour l’ancien héros du débarquement d’Anjouan. Salimou Amiri, le colonel qui avait mené ses troupes à la victoire contre les hommes du président rebelle, Mohamed Bacar, en mars 2008 (puis été fait général en récompense), est aujourd’hui assigné à résidence à Moroni. Pis : le voici démis de ses fonctions et inculpé dans l’affaire de l’assassinat du lieutenant-colonel Ayouba Combo, criblé de balles devant son domicile le 13 juin dernier.

Tout est allé très vite le 31 août. Ce matin-là, le chef d’état-major se rend au tribunal, où le juge chargé de l’enquête l’a convoqué. Mi-août, les assassins présumés – des sous-officiers de l’armée – avaient été écroués. Mais les autorités judiciaires veulent trouver les commanditaires d’un crime que les collaborateurs du président Sambi ont qualifié de « politique ».

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Médiation

À la fin de son audition, Salimou apprend qu’il est inculpé et proteste. Une dizaine de soldats font alors irruption, l’extraient du tribunal et fuient – d’abord vers le camps de Kandani, où ils trouvent porte close, puis vers l’École nationale des forces armées. Ils y resteront quelques heures avant qu’une médiation menée par des hauts gradés ne les convainque de rendre les armes.

Dans la soirée, le gouvernement annonce son limogeage et le déploiement des forces de sécurité dans la capitale. « On ne pouvait pas exclure une prise d’armes, même si nous étions sereins », indique le ministre des Affaires étrangères, Fahmi Saïd Ibrahim.

Le calme est revenu dès le lendemain, mais l’armée est une nouvelle fois dans la tourmente. En mai, Salimou avait dénoncé un complot fomenté contre lui par le chef du cabinet militaire à la présidence. La signature d’un « accord de réconciliation » avait ramené un semblant de sérénité jusqu’à l’assassinat de Combo, le chef de corps jugé proche de Sambi. « Toute cette agitation ne peut que nous inquiéter à l’approche de la présidentielle », reconnaît Abdourahmane Ben Cheikh Achiraf, le ministre chargé des élections.

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