Mission (presque) terminée

Conformément à la promesse de campagne d’Obama, les forces militaires américaines ont amorcé leur retrait. Et transmis la responsabilité de la sécurité aux Irakiens.

Remise symbolique de la « clé » du Camp Cropper à la police irakienne, le 15 juillet. © AFP

Remise symbolique de la « clé » du Camp Cropper à la police irakienne, le 15 juillet. © AFP

Publié le 12 septembre 2010 Lecture : 2 minutes.

« Le rôle des États-Unis dans la stabilisation de l’Irak n’est pas terminé », a déclaré Barack Obama, le 31 août, alors que Washington et Bagdad célébraient la fin officielle de la mission de combat américaine. Le lendemain, au moment où les ex-forces d’occupation transféraient la responsabilité de la sécurité du pays à leurs homologues irakiens, Nouri al-Maliki, le Premier ministre par intérim, déclarait que la nation était à nouveau « souveraine et indépendante ».

C’est un discours prudent qu’a cependant prononcé Obama à Fort Bliss, au Texas, devant des soldats s’apprêtant à partir en Irak pour une mission « de conseil et d’assistance ». « La phase de combat est achevée, a affirmé le président. […] Le travail qui a toujours cours est crucial : former et aider les forces de sécurité, car la violence sévit toujours, et les Irakiens sont encore en train d’apprendre comment sécuriser leur pays. » Obama a prononcé son discours de Fort Bliss avant son intervention depuis le bureau ovale, le 31 août au soir, qui entendait concentrer l’attention du pays sur la guerre en Afghanistan.

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L’administration américaine veut démontrer qu’Obama a tenu sa promesse de campagne de se retirer d’Irak. Mais sans pour autant crier victoire, car le pays est toujours miné par les violences et l’impasse politique. Le vice-président, Joe Biden, était en visite à Bagdad la même semaine pour essayer de mettre fin au blocage qui empêche, depuis les élections législatives du 7 mars, la formation d’un gouvernement. Robert Gates, secrétaire à la Défense, a de son côté indiqué que, malgré des attaques récentes, la violence générale dans le pays était « à son niveau le plus bas depuis le début de la guerre », et qu’Al-Qaïda en Irak avait été « largement coupée de ses dirigeants à l’étranger ». Il a en outre rappelé que « l’Amérique a payé le prix fort pour la conquête de la liberté politique en Irak » : 4 427 morts et 34 265 blessés. « Il n’est l’heure ni de crier victoire prématurément ni de se féliciter, a-t-il ajouté. […] Les militaires américains continueront à soutenir l’armée et la police irakiennes, à contribuer au développement de la marine et de l’aviation, et à apporter notre assistance en matière de lutte antiterroriste. »

Dans une allocution télévisée, Nouri al-Maliki a déclaré que « le départ effectif des troupes américaines ouvrait une nouvelle ère dans les relations entre l’Irak et les États-Unis, qui seront désormais celles qu’entretiennent deux pays souverains ». Le retrait militaire total des États-Unis n’interviendra pas avant la fin de 2011. Les forces de sécurité irakiennes, composées de 660 000 hommes, assumeront désormais la responsabilité du maintien de l’ordre. Mais beaucoup doutent de leur professionnalisme et de leur capacité à protéger un pays encore menacé de l’intérieur et de l’extérieur, notamment par l’Iran.

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