Areva sous observation

Accusée d’avoir fait courir aux anciens employés de ses sous-traitants au Gabon, le groupe nucléaire français Areva a – enfin – signé un accord pour la création d’un Observatoire de la santé.

La ville de Mounana compte des centaines d’anciens salariés de sous traitants d’Areva. © AFP

La ville de Mounana compte des centaines d’anciens salariés de sous traitants d’Areva. © AFP

Publié le 13 septembre 2010 Lecture : 1 minute.

C’est une première mondiale dans le secteur minier au Gabon. L’État, le groupe nucléaire français Areva et des représentants de la société civile vont créer, le 19 octobre, un Observatoire de la santé pour étudier l’impact des activités de la Compagnie des mines d’uranium de Franceville (Comuf, filiale d’Areva).

L’accord a été paraphé le 30 août. Le site de Mounana (sud-est du pays) n’est plus exploité depuis juin 1999. Malgré cela, la polémique n’a cessé d’enfler quant à ses éventuelles conséquences sur la santé des anciens salariés et de leurs familles – des risques d’apparition de cancers notamment. En mai 2007, le leader mondial du nucléaire civil s’était engagé à doter chacun de ses sites de structures de veille sanitaire.

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« Si des maladies sont en rapport – avec des liens essentiels et directs – avec l’activité minière, nous nous engageons à réparer », explique Alain Acker, le directeur médical d’Areva. C’est le modèle français appliqué pour les maladies professionnelles qui a été retenu.

« C’est une bonne nouvelle, car les choses ont suffisamment traîné », répond Me William Bourdon, président de l’ONG française Sherpa, qui a signé en juin 2009, avec Médecins du monde, un accord avec le groupe prévoyant, notamment, une indemnisation des victimes. « Je veux croire à la sincérité d’Areva, mais nous serons très vigilants sur le respect des principes de bonne gouvernance de cet observatoire, et tout particulièrement sur sa composition », ajoute-t-il.

Sur les onze membres du conseil d’administration, l’État gabonais et Areva auront quatre représentants, les anciens travailleurs et les représentants de la société civile un seul chacun. Le président sera gabonais. Une structure identique doit être constituée au Niger d’ici à la fin de l’année.

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