De Culturesfrance à France Culture(s)
Ancien ambassadeur chargé des relations culturelles extérieures de la France, Olivier Poivre d’Arvor prendra, le 6 septembre, les rênes de la prestigieuse radio.
Il y a quelques semaines, Olivier Poivre d’Arvor (OPDA) ne savait pas à quelle sauce il serait mangé. Fraîchement débarqué de Culturesfrance, l’opérateur chargé de promouvoir la culture française à l’étranger, il escomptait un poste d’ambassadeur et caressait vaguement l’idée de s’engager en politique. Et puis il a reçu un coup de fil du président de Radio France, Jean-Luc Hees. La place de directeur de France Culture venait de se libérer – Bruno Patino rejoignant l’équipe de Rémy Pflimlin à la tête de France Télévisions – Poivre d’Arvor était-il preneur ? « J’écoute France Culture depuis l’époque où j’étais étudiant en philosophie. Je connais très bien cette radio, même dans ses évolutions. J’ai accepté tout de suite. »
Liberté de parole
Le 6 septembre prochain, détaché du Quai d’Orsay, l’ancien ambassadeur deviendra journaliste. Enfin, disons plutôt : patron de presse. « Ce n’est pas parce que je retrouve une certaine liberté de parole que je vais faire de France Culture une radio politique », confie-t-il. Politiquement proche de Martine Aubry (Parti socialiste), cet habile diplomate se réjouit tout de même d’avoir été nommé sur décision de Jean-Luc Hees, qui, lui, doit directement son poste au locataire de l’Élysée. « Hees a choisi tout seul, il n’a pas demandé en haut lieu si j’étais le bon choix », affirme OPDA avant d’ajouter : « Le politique n’est pas l’objet de France Culture, mais, au sein d’une radio comme celle-là, il doit y avoir du débat. Si la parole n’est pas libre, autant arrêter ! »
Ces jours-ci, il achève la passation de pouvoir qui permettra à Xavier Darcos, l’ancien ministre du Travail, de prendre les rênes de l’Institut français, le nouvel organisme chargé des relations culturelles extérieures de la France. Demain, OPDA redessinera à sa manière la grille de programmes de France Culture. « La culture, ça se travaille dans la durée, dit-il. Une grille ne se transforme pas du jour au lendemain. J’ai besoin de temps pour rêver mes propres projets jusqu’à la rentrée prochaine. » S’il insiste sur la « modestie » qui doit le guider pour diriger la radio, il a d’ores et déjà quelques idées bien arrêtées.
Jolie trouvaille pour exprimer son ambition : il propose d’ajouter un s à France Culture… « Il n’y a plus une seule culture, il y a des cultures – urbaines, de banlieue, du monde – qui ne sont pas codées comme la nôtre. Ce sont ces cultures que je veux faire entendre, et cela ne peut pas être fait seulement par des chroniqueurs. » À ce titre, l’Afrique, à laquelle il est sincèrement attaché, devrait être un peu plus souvent invitée à l’antenne. « Il y a dans notre relation avec les cultures francophones quelque chose de particulier, et les Africains ne sont pas condamnés à écouter seulement RFI – que j’adore par ailleurs. Je veux faire parler l’Afrique plutôt que parler de l’Afrique », soutient-il.
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