Le « Lord of war » enfin extradé ?

Le célèbre trafiquant d’armes emprisonné en Thaïlande Viktor Bout, qui a souvent opéré en Afrique, devrait être extradé aux États-Unis où il risque la prison à perpétuité. À moins qu’un nouvel épisode ne vienne enrichir cette saga.

Viktor Bout sort d’une cellule provisoire pour rejoindre la salle d’audience, le 20 août 2010 à Ba © AFP

Viktor Bout sort d’une cellule provisoire pour rejoindre la salle d’audience, le 20 août 2010 à Ba © AFP

NICOLAS-MICHEL_2024

Publié le 6 septembre 2010 Lecture : 1 minute.

C’est une légende vivante du grand banditisme international. Emprisonné en Thaïlande depuis son arrestation, en mars 2008, il devait être extradé fin août vers les États-Unis, où il risque la prison à vie pour « terrorisme ». Mais après avoir accepté la requête de Washington, la justice thaïlandaise a repoussé au 4 octobre prochain une éventuelle décision en ce sens.

Avec ce diable de Bout, tout est possible, même l’inimaginable. S’il venait à s’évader en kayak sur le Chao Phraya avec l’aide des services secrets russes, personne ne serait surpris – de même que s’il venait à mourir opportunément lors de son transfert vers l’Amérique. Mais fi de la fiction que ce romanesque personnage inspire, voici quelques faits indubitables (ou presque).

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au Tadjikistan en 1967, ce moustachu aux yeux bleus, ancien officier de l’armée de l’air soviétique, a fait fortune en achetant de vieux avions russes (Antonov, Iliouchine), qu’il utilise pour transporter à peu près tout – fleurs, poulets, militaires et, vraisemblablement, armes – sous couvert de sociétés écrans belges ou émiraties.

Dans ce domaine fort lucratif, il vend au gouvernement angolais comme à l’Unita (Union nationale pour l’indépendance totale de l’Angola), œuvre au Liberia, en Sierra Leone, en RD Congo. Sa flotte aurait même servi pour des actions « humanitaires » (la libération des otages de l’île philippine de Jolo en 2000) et militaires en Somalie (Restore Hope) et en Irak.

Marchand habile et polyglotte, Bout a su se ménager des protections haut placées un peu partout dans le monde. S’il est tombé en Thaïlande dans un piège tendu par l’Agence antidrogue américaine alors qu’il s’apprêtait à vendre des armes à de prétendus combattants colombiens des Farc, c’est parce qu’il a sans doute commis un péché de trop : avoir approvisionné le Hezbollah lors de la dernière guerre du Liban, en 2006.

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