Germain Ngoyo Moussavou

L’actuel patron du groupe parlementaire du Parti démocratique gabonais au Sénat – et ex-plume du quotidien L’Union – se réjouit de l’évolution de son pays.

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Publié le 10 septembre 2010 Lecture : 2 minutes.

Le 26 août, le sénateur gabonais Germain Ngoyo Moussavou, de passage à Paris avant de se rendre en Afrique du Sud, nous a rendu visite au siège de Jeune Afrique. L’ancien directeur général de L’Union – le premier quotidien du Gabon –, qui s’était illustré en rédigeant des éditoriaux au vitriol signés Makaya, est aujourd’hui l’heureux président du groupe parlementaire du Parti démocratique gabonais (PDG) au Sénat. À ce titre, ce journaliste formé au Centre d’études et techniques de l’information de Dakar est, à 53 ans, l’un des hommes clés du système. Un de ceux qui, après avoir longtemps travaillé avec Omar Bongo Ondimba (OBO), a porté et soutenu la candidature de son fils Ali à la présidence de la République.

Un an après l’élection, il porte un regard d’initié sur les premiers pas du « Gabon émergent » voulu par le petit groupe des « rénovateurs » du PDG – groupe dont il faisait partie aux côtés de l’actuel chef de l’État, de son secrétaire général, François Engongah Owono, de Léon Paul Ngoulakia (conseil national de sécurité), mais aussi d’André Mba Obame, passé, depuis, à l’opposition.

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Les premières mesures les plus retentissantes, telles que la fin de l’exportation des grumes, la journée continue, « auraient dû être prises depuis longtemps. Il ne manquait que la volonté politique », explique-t-il. Ngoyo soutient également les grands travaux annoncés : le projet d’unité de métallurgie et la route Franceville-Libreville sont potentiellement pourvoyeurs d’emploi pour une jeunesse de plus en plus impatiente. Longtemps restés dans les tiroirs, des projets tels que les barrages du Grand Poubara (Sud-Est) et de l’Okano (Nord), la centrale électrique des chutes de l’Impératrice, sur la Ngounié, sont enfin en cours de réalisation.

Sur le plan politique, l’ancien « réno » aime particulièrement le parfum de jeunesse qui émane du sommet de l’État et des structures dirigeantes du parti au pouvoir. Quid de ceux qui ont quitté le PDG et qui animent l’opposition ? « Certains incarnent tous les travers que nous dénoncions en tant que jeunes militants du parti, s’insurge-t-il. Ils sont mal placés pour critiquer. » L’opposition est, selon lui, à court d’arguments, car « elle s’attendait à nous voir échouer dès la première année. Dieu merci, tout va bien ». Son propos est plus nuancé quand il parle d’André Mba Obame, l’ancien compagnon de route : « Nous avons mené des combats ensemble, soupire-t-il. Mais je respecte son choix. » Avec le recul, Ngoyo porte un regard lucide sur les changements auxquels aspire la société gabonaise. Il mesure l’impatience de ses compatriotes mais prône une rupture mesurée, y compris dans le choix des hommes qui en seront les leviers. Son souci ? Ne pas galvauder le programme de « l’Émergence », sur lequel s’est fait élire le chef de l’État. « Qu’il ne vire pas au slogan creux. Il doit aboutir à notre Nahda [renaissance arabe au XIXe siècle, NDLR]. »

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