Canal Walk : le temple du shopping des « black diamonds »
À dix minutes du Cap, Canal Walk se dresse comme un lieu incontournable du shopping pour les stars et personnalités qui composent la classe des « Black Diamonds ».
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Canal Walk, le plus vaste centre commercial de l’hémisphère Sud, fêtera en octobre ses dix ans d’existence. 250 hectares, 7 000 places de parking, 60 restaurants, cinq hôtels, un casino, un golf… « Nous sommes la preuve de l’émergence d’une classe sociale aisée, la médaille d’or de la transformation économique, si vous voulez », vante Vanessa Herbst, responsable des relations publiques.
Situé à Century City, un nouveau quartier à dix minutes du Cap, ce temple du shopping est une halte obligée des « black diamonds » (diamants noirs), cette classe privilégiée qui s’empresse de rattraper par le bling-bling les inégalités raciales du passé. « Toutes les stars viennent à Canal Walk », explique Cléo, coiffeuse chez Partners, qui se flatte d’avoir été aux petits soins pour le rugbyman sud-africain Bryan Habana et le chanteur jamaïco-américain Sean Kingston. « Pendant la Coupe du monde, j’ai coiffé deux joueurs, un Anglais et un Brésilien. Je ne me souviens pas de leurs noms, mais j’avais leurs gardes du corps devant la boutique. Ce que les vedettes apprécient au Cap, c’est qu’on les laisse en paix. »
Pour dépenser tranquille et en sécurité le long des galeries superposées truffées de repères décoratifs d’un autre monde – ici une Joconde, là un lion en plâtre copié sur ceux de Trafalgar Square –, tout est prévu, 365 jours par an, jusqu’à 3 heures du matin. Maman et papa peuvent déposer les enfants dans un centre de jeux (rollers, trampoline, karting) ou les emmener à Ratanga Junction, parc à thème doté d’énormes montagnes russes. Des promenades en bateaux-mouches conduisent à une réserve d’oiseaux incorporée dans Century City lors de sa construction pour satisfaire les écologistes. Et pour terminer la journée, 17 écrans de cinéma proposent une programmation continue.
Eckö, Diesel, Baby Phat… Les 400 boutiques de Canal Walk ont comptabilisé 21 millions de visites en 2009 et un chiffre d’affaires de 3,3 milliards de rands (environ 350 millions d’euros). Chiffres à l’appui, Vanessa Herbst affirme connaître sa clientèle : « Notre cliente typique est métisse et sud-africaine. Elle a moins de 35 ans et gagne en moyenne 19 970 rands (2 100 euros) par mois. »
Cléo, la coiffeuse, connaît ses clientes de façon plus personnelle : « Il y en a une que j’appelle “ma millionnaire”. L’autre jour, elle se plaignait que l’école française du Cap, où sont inscrits ses enfants, néglige l’enseignement de l’afrikaans. Téléphone portable à l’oreille, elle a, le temps du rendez-vous, acheté une école privée sud-africaine ! »
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