2014 se prépare aujourd’hui

Les appels en faveur d’une candidature de Zine el-Abidine Ben Ali pour un sixième mandat, émanant de son entourage, se sont multipliés, un an seulement après le début du cinquième. Il faudrait modifier la Constitution pour que cela soit possible.

Zine el Abidine Ben Ali, en juillet 2007. © SIPA

Zine el Abidine Ben Ali, en juillet 2007. © SIPA

Publié le 2 septembre 2010 Lecture : 2 minutes.

Ce n’est évidemment pas officiel, mais les signaux ne manquent pas. Le chef de l’État, Zine el-Abidine Ben Ali, n’a pas encore bouclé la première année de son cinquième mandat qu’il est déjà sérieusement question qu’il en brigue un sixième d’affilée à la présidentielle d’octobre 2014. Il ne s’est pas encore prononcé publiquement, mais les cercles du pouvoir le font pour lui. C’est le parti gouvernemental lui-même qui a donné le ton. Le 17 juillet, à l’issue de sa session ordinaire, le comité central du Rassemblement constitutionnel démocratique (RCD) a publié une motion générale contenant un bref paragraphe appelant Ben Ali « à continuer de diriger la Tunisie au cours de la prochaine étape ». Sibyllin pour le citoyen lambda, ce message est clair pour la classe politique : les spéculations chuchotées récemment dans les salons sur l’après-Ben Ali ne sont que pure fantaisie.

Trois semaines plus tard, deux appels exhortant le chef de l’État à se porter candidat en 2014 sont venus confirmer que la marche de Ben Ali vers un sixième mandat avait bel et bien commencé. Le statut de leurs inspirateurs, deux illustres membres du premier cercle du pouvoir, ne laisse aucun doute. Publié le 8 août par le quotidien arabophone Achourouk, le premier appel a été signé par une liste de 64 personnalités rassemblant d’anciens ministres de Bourguiba et des artistes populaires qui déclarent : « La Tunisie a encore besoin de vous, de votre vision perspicace pour gérer ses affaires et veiller sur son avenir. » Le second appel, paru le 20 août dans les quotidiens du groupe Assabah/Le Temps, propriété de Sakhr el-Materi, gendre du président, comporte, quant à lui, les noms de mille personnalités, dont des hommes d’affaires, des avocats, des universitaires, des dirigeants d’associations. Ils déclarent « nécessaire et impérieux le maintien de Zine el-Abidine Ben Ali aux commandes du projet national tendant à assurer stabilité, quiétude et pérennité à la Tunisie »…

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Seulement voilà, cette fois-ci, sa candidature ne pourra être validée que si la Constitution est à nouveau amendée, afin de faire sauter le verrou de la limite d’âge de 75 ans au-delà de laquelle on ne peut postuler à la magistrature suprême. Ben Ali, qui fête ses 74 ans le 3 septembre, en aura en effet 78 en 2014. Et c’est précisément pour préparer les esprits à l’amendement de la Constitution que les appels devraient se multiplier en cette rentrée politique pas comme les autres.

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