Agoa : l’administration Obama s’obstine

Le gouvernement américain veut dynamiser l’accord  de commerce entre les États-Unis et l’Afrique.

La secrétaire d’État Hillary Clinton a inauguré le Forum de l’Agoa, début août. © Drew Angerer/AP/SIPA

La secrétaire d’État Hillary Clinton a inauguré le Forum de l’Agoa, début août. © Drew Angerer/AP/SIPA

Publié le 25 août 2010 Lecture : 2 minutes.

Qu’avons-nous fait de nos dix ans ? Le gouvernement américain, les représentants de trente-cinq pays africains et des entrepreneurs des deux continents se sont posé la question, début août, à Washington et Kansas City, lors du 9e Forum sur le commerce et la coopération économique entre les États-Unis et l’Afrique subsaharienne.

Dix ans après l’adoption, par le Congrès américain, de l’Agoa (African Growth and Opportunity Act), une loi qui facilite l’accès au marché américain de produits en provenance de trente-huit pays africains, le bilan est bon, mais pourrait être meilleur, reconnaît l’administration Obama. Certes, les chiffres sont spectaculaires : selon Ron Kirk, le représentant américain pour le commerce extérieur, « les échanges commerciaux entre les États-Unis et l’Afrique ont plus que doublé ces dix dernières années ». En 2009, les exportations africaines vers les États-Unis ont représenté près de 47 milliards de dollars (environ 33 milliards d’euros à l’époque). Problème : le pétrole et les minerais captent 90% de ce commerce.

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« L’Agoa n’a obtenu que de modestes résultats et nous n’avons pas constaté de diversification des exportations qu’elle était censée stimuler », a souligné la secrétaire d’État Hillary Clinton lors du forum. « Les pays africains exportent moins de 200 produits aux États-Unis, alors que l’Agoa en prévoit plus de 6 000 », a regretté le ministre kényan du Commerce, Amos Muhinga Kimunya.

Alors que l’on pensait la loi menacée – des élus américains souhaitent l’étendre à des pays du monde entier, ce qui aurait de graves conséquences pour les pays africains –, l’administration semble décidée à la renforcer. Pour le gouvernement Obama, il faudra, « afin de ne pas être dépassé par l’évolution de nos économies », changer de stratégie, comme l’indique l’intitulé du forum : « L’Agoa a dix ans : de nouvelles stratégies pour un monde en changement ».

Les États-Unis entendent dorénavant favoriser les secteurs manufacturier et agricole et encourager les PME à profiter de la loi. Selon Ron Kirk, les pays africains devront de leur côté poursuivre les réformes libérales, développer leurs infrastructures et accentuer la lutte anticorruption.

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