Asia Pacific University, la stratégie japonaise de l’ouverture

Dans la cité thermale de Beppu, l’Asia Pacific University met tous ses étudiants dans le même bain : celui de l’international.

Le campus, qui accueille plus de 5 000 étudiants, est une véritable ville dans la ville. © Claude Leblanc/JA

Le campus, qui accueille plus de 5 000 étudiants, est une véritable ville dans la ville. © Claude Leblanc/JA

Publié le 31 mai 2013 Lecture : 4 minutes.

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Les dirigeants de l’université de Ritsumeikan, implantée à Kyoto depuis la fin du XIXe siècle, souhaitaient s’ouvrir davantage sur le monde. L’île de Kyushu était à leurs yeux l’endroit le mieux adapté. Historiquement, elle est le lieu par lequel ont perduré les échanges avec le reste du monde durant les deux siècles de fermeture du pays (période dite du Sakoku). Géographiquement, elle est plus proche de l’Asie continentale, où se concentre désormais une grande partie de l’activité économique mondiale.

Le nombre d’élèves originaires d’Afrique augmente. Ils sont une quarantaine cette année.

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INTÉGRATION. Malgré son nom, l’APU n’est cependant pas une université réservée aux Asiatiques, rappelle d’emblée Masumi Sakurai, responsable des relations publiques de l’établissement. Ce que confirme Eugene Wanyama, un Kényan, ancien d’APU, qui est devenu l’un des responsables des admissions. « L’objectif est d’attirer de plus en plus d’Africains pour les former et leur donner une approche plus pragmatique de la gestion des affaires », résume-t-il.

Située sur une colline avec une vue magnifique sur la baie, à une trentaine de minutes du centre de Beppu, l’APU est une petite ville à elle seule au sein de laquelle tout est fait pour que les étudiants, en particulier ceux venus de loin, se sentent à l’aise. À 300 mètres des bâtiments d’enseignement, une résidence a été construite pour accueillir les nouveaux arrivants, qui vont se familiariser avec le savoir-vivre à la japonaise en étant pris en charge par des étudiants nippons. Ceux-ci découvrant également une nouvelle culture par la même occasion.

« Nous mettons beaucoup l’accent sur l’ouverture aux autres », assure Eugene Wanyama, qui accompagne l’intégration des étudiants étrangers, en particulier ceux originaires d’Afrique. Depuis l’ouverture de l’APU, en 2000, le nombre d’élèves en provenance du continent africain augmente chaque année. En 2012-2013, ils sont une quarantaine, pour la plupart venus d’Afrique de l’Est ou d’Afrique australe. « C’est logique. Ceux qui sont passés chez nous encouragent leurs camarades à faire de même. Comme l’APU avait établi des contacts préalables au Kenya et au Botswana, il est normal que les candidats de ces pays soient encore les plus nombreux, poursuit Eugene Wanyama. Mais, depuis quelques années, on voit d’autres nationalités représentées, comme les Ghanéens, les Marocains ou les Maliens. » Ils trouvent dans cette université les outils pédagogiques qui leur permettent de s’épanouir et de bénéficier d’une formation qui leur sera utile sur le marché du travail.

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La plupart des étudiants africains retournent dans leur pays pour prendre des responsabilités au sein de l’administration ou pour se lancer dans la création d’entreprises, les formations étant centrées autour de quatre cursus principaux : environnement et développement ; hospitalité et tourisme ; relations internationales et paix ; culture, société et médias. Certains diplômés tentent toutefois leur chance auprès de sociétés japonaises désireuses de recruter des collaborateurs ouverts sur le monde.

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Son approche pédagogique vaut à l’APU de figurer parmi les trois meilleurs établissements du pays.

EMBAUCHE. « Après trois années passées ici, je ne vois plus les choses de la même façon. J’ai découvert l’importance de l’autre et la nécessité d’y faire attention », confie Joseph Quarshie, un étudiant kényan désireux d’appliquer dans son pays les préceptes acquis lors de sa formation.

Cette approche pédagogique vaut à l’APU de figurer parmi les trois meilleures universités du Japon dans un classement établi par le Nihon Keizai Shinbun, le principal quotidien économique du pays, au terme d’une enquête menée auprès des entreprises. « Elles sont de plus en plus nombreuses à participer aux entretiens d’embauche que nous organisons chaque année », souligne Masumi Sakurai. « Nissan a recruté un étudiant malien qui est devenu aujourd’hui le représentant de la marque en Inde », ajoute Eugene Wanyama. Preuve qu’à Beppu certains réussissent à se mettre dans le bain sans aller à la source thermale. « Le bain d’eau chaude reste une épreuve difficile pour nos étudiants », s’amuse Eugene Wanyama.

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