Barack Obama perd du terrain

Selon un sondage de la Brookings Institution, la politique du président américain au Moyen-Orient est jugée « décourageante » par 64 % des personnes interrogées, contre 15 % l’année dernière.

Barack Obama déçoit le monde musulman. © AFP

Barack Obama déçoit le monde musulman. © AFP

Publié le 20 août 2010 Lecture : 2 minutes.

Barack Obama en baisse, la bombe iranienne en hausse. Tels sont deux des principaux enseignements du sondage annuel réalisé par la Brookings Institution entre le 29 juin et le 20 juillet dans six pays arabes – Égypte, Jordanie, Maroc, Liban, Arabie saoudite et Émirats arabes unis –, auprès de 3 976 personnes.

Rendue publique le 5 août par Shibley Telhami, de l’université du Maryland, l’enquête du think-tank américain basé à Washington indique que 64 % des sondés jugent la politique d’Obama au Moyen-Orient « décourageante », contre 15 % seulement l’an dernier, même si son approche de l’islam est toujours saluée. En cause : l’incapacité du président américain à mettre un terme au conflit israélo-palestinien. Les États-Unis seraient mieux perçus si la paix était conclue (pour 54 % des personnes) et si Washington se retirait d’Irak (pour 45 %). Deux sujets qui préoccupent bien plus l’opinion arabe que l’augmentation de l’aide économique ou l’incitation à la démocratisation.

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Mais les sondés sont plutôt pessimistes : 54 % d’entre eux estiment qu’une paix durable entre Palestiniens et Israéliens est impossible. Si 7 % d’entre eux souhaitent voir le Fatah au pouvoir en Palestine et 10 % le Hamas, ils sont 53 % à appeler de leurs vœux la constitution d’un gouvernement d’union nationale.

S’agissant de l’Iran, 77 % des personnes interrogées estiment que la République islamique a le droit de développer la technologie nucléaire, contre 53 % en 2009. Ils sont en outre 57 % (contre 29 % l’an dernier) à penser qu’une arme nucléaire iranienne serait « positive pour le Moyen-Orient » – surtout parmi les 35 % des sondés qui pensent que l’Iran a des « intentions pacifiques ».

La France arrive en tête des pays qui jouent un « rôle constructif » au Moyen-Orient, devant la Turquie, l’Arabie saoudite et l’Égypte. La sympathie exprimée aux Palestiniens par le président Jacques Chirac lors de son déplacement à Jérusalem en 1996, le refus français de participer à la guerre en Irak en 2003 et la main tendue à la Syrie en 2008 ont dû peser dans la balance. Le Premier ministre turc, Recep Tayyip Erdogan, le chef de l’État vénézuélien, Hugo Chávez, et le président iranien, Mahmoud Ahmadinejad, sont les trois leaders les plus salués, devant le Libanais Hassan Nasrallah, chef du Hezbollah, personnalité arabe la plus populaire.

Les sondés ont enfin été interrogés sur leur sentiment d’appartenance. Pour 39 % d’entre eux (et pour 61 % des Marocains), c’est d’abord le fait d’être musulman qui les définit. L’arabité arrive en deuxième position (une identité privilégiée chez les Saoudiens), devant la citoyenneté (qui est prépondérante pour 58 % des Jordaniens).

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